
Dans un contexte de crise environnementale et de nécessité de développement durable, une initiative innovante voit le jour : la formation des jeunes des quartiers Commercial (Lemba), Assosa (Kasa-Vubu) et Musey (Ngaliema) sur la fabrication des makala écologique à partir de déchets biodégradables. Cette initiative qui s’inscrit dans le cadre du projet MBONGWANA, appuyé par OLOF PALM CENTER allie écologie et valorisation des ressources. La formation a pour objectif d’encourager l’autonomisation des jeunes tout en contribuant à la réduction des déchets dans leurs différents quartiers.
« C’est vraiment un plaisir parce que nous allons faire une chaîne de transformation et tous les déchets seront bien recyclés. Nous savons tous que nous faisons la cuisson avec le makala, surtout en période de coupure d’électricité. Pour protéger notre environnement, il est souhaitable de transformer les déchets ménagers en makala afin de préserver nos bois et de lutter contre la déforestation. Ceci est un apprentissage du métier, car nous pouvons créer l’emploi avec les déchets », a déclaré la formatrice, Patience Mazambi, directrice générale de l’entreprise Anplarec.
Chaque mois, à Kinshasa, des millions de tonnes de déchets biodégradables finissent dans les rues, caniveaux et rivières, contribuant ainsi à la pollution et à la dégradation de l’environnement. Ces jeunes volontaires ont exprimé leur satisfaction face à cette formation, la considérant comme un pas important vers un avenir plus vert et responsable.
« Les attentes sont purement écologiques, car le programme vise à assainir notre milieu de vie tout en constituant un gagne-pain. Merci au projet Mbongwana mis en place par Environews RDC avec le soutien d’Olof Palm Center. Cette formation nous sera utile pour toute notre vie, car acquérir des connaissances prépare l’avenir. Nous allons sensibiliser, collecter et transformer les biodégradables et non biodégradables. C’est vraiment bénéfique pour LEAD-RDC », s’est réjoui Joël Booto, du quartier Musey à Ngaliema.
Au-delà de l’apprentissage, cette initiative aspire à créer un véritable mouvement vers une consommation durable. En formant des ambassadeurs de l’environnement, le projet espère générer un changement positif dans les habitudes de consommation de la communauté, développer des stratégies de vente et promouvoir l’utilisation durable des Makala bio.
« Je demanderai aux différentes équipes de s’impliquer dans cette valorisation des déchets. Nous sommes à notre deuxième session de formation, et c’est un plaisir de voir ceux qui sont revenus. Cela montre la confiance, et nous pouvons dire que cela a porté des fruits. Nous espérons revoir une belle ville de Kinshasa grâce à la valorisation. Il est possible d’arrêter de couper du bois tout en continuant à cuisiner », a ajouté la formatrice, Patience Mazambi.
Cette année, le projet Mbongwana a souscrit à la démarche de contribuer à la préservation de l’environnement et à l’épanouissement personnel et professionnel des participants. Ces structures bénéficient d’une deuxième formation de valorisation des déchets. La première a porté sur les recyclages des bouteilles plastiques en pavés écologiques et la deuxième sur les déchets biodégradables en charbon écologique. Les apprenants enthousiasmes voient dans ses projets un symbole d’espoir pour un avenir durable.
« Ce n’est pas pour rien que nous avons accepté de suivre cette formation. Les Makala bio sont une alternative écologique aux combustibles fossiles, nous permettant de cuisiner de manière durable tout en réduisant notre empreinte carbone. Nous avons compris que les déchets biodégradables sont une matière précieuse. Nous aurons la responsabilité de convaincre notre entourage de se tourner vers ces produits », a promis Beria Ntumba Tshibola, présidente des jeunes du quartier Commercial de Lemba.
La formation sera donnée durant trois jours avec des notions sur les techniques de collecte, de triage, de carbonisation de mélange, compression et séchage. En dehors de la démonstration de l’importance à promouvoir cette activité, les apprenants seront initiés à la manipulation de matériaux et à rentabiliser la production et la vente de ces produits encore moins prisés dans la capitale congolaise, Kinshasa.
« J’ai trouvé cette idée salvatrice, car nous avons souvent des déchets par terre alors qu’ils peuvent être valorisés. Cette formation me permettra de donner une valeur à ces déchets que je négligeais. C’est une activité rare dans la ville de Kinshasa. On ne voit pas autant de gens se lancer. Plutôt que de couper des arbres, nous allons privilégier cette transformation. Car ce qui est rare dans la vie est cher. Donc ne coupons plus d’arbres qui sont utiles pour notre survie au profit d’activités nuisibles des fabrications des Makala», a sensibilisé Mikienu Leymet, membre de l’association AJT du quartier Assosa.
Cette formation comprend des sessions théoriques et pratiques réparties en trois jours. Les jeunes auront l’occasion de manipuler des matériaux, de maîtriser des techniques de fabrication et de produire leurs propres Makala bio. L’initiative vise à aider ces défenseurs de l’environnement à acquérir des compétences pratiques et à sensibiliser leur communauté à l’importance de la gestion des déchets et de l’utilisation des ressources renouvelables.
Albert MUANDA