
L’Agence Congolaise de l’Environnement (ACE) a requis des amendements et des considérations supplémentaires concernant les rapports d’études d’impact environnemental et social relatifs à l’aménagement des centrales hydroélectriques de Kibombo, dans la province du Kongo Central, et de Mpiana Mwanga III, dans la province du Tanganyika. Les projets, élaborés par les agences Tourbière SARL et Environmental Mining and Consulting Services (EMCS), ont été soumis à une évaluation technique et scientifique externe le mardi 29 avril à Kinshasa.
« Nous avons tenu une séance de validation externe portant sur l’évaluation de deux rapports d’études d’impact. L’un concerne Kibombo, avec une puissance installée visée de 246 MW, et l’autre, la centrale de Mpiana Mwanga III, avec 108 MW. À l’issue de cet examen, le panel a jugé nécessaire une révision pour améliorer ces rapports », a déclaré Steve Lemba Dieto, directeur technique de l’évaluation environnementale à l’ACE.
Évaluation approfondie des rapports
Les deux études ont été scrutées tant sur le fond que sur la forme par un panel d’experts composé d’agents et cadres de l’ACE, du Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature), et de scientifiques issus des universités. Leur analyse a révélé des lacunes, notamment l’omission de plusieurs aspects cruciaux liés à l’impact environnemental de ces projets. Les experts ont insisté sur la nécessité d’évaluer avec précision les effets des barrages sur les rivières concernées, les espèces aquatiques, et les mesures à mettre en place pour gérer les risques de catastrophes naturelles.
« Ces études doivent nous offrir une vision claire du projet à vingt ans, ainsi qu’une analyse détaillée de son impact sur les communautés locales », a précisé Hervé Kafwamba, directeur de l’ACE à Lubumbashi.
Attentes et prochaines étapes
L’ACE a annoncé qu’elle transmettrait l’ensemble des commentaires des experts au gouvernement congolais. Les experts ont exhorté l’État à faire preuve de rigueur dans sa prise de décision avant de donner suite à ces projets de construction.
Steve Lemba-Dieto a ajouté : « De nombreuses informations de fond doivent être étoffées pour garantir la cohérence des rapports. Les consultants disposent de 30 jours pour apporter les modifications requises ».
Il est à noter que la loi congolaise prévoit diverses sanctions en cas de validation des études. Celles-ci peuvent être acceptées sans condition, acceptées avec amendements, ou rejetées. Cette validation externe marque le retour à la normale des activités de l’ACE, après plus de deux ans de gestion jugée chaotique de l’ancien directeur général.
Albert MUANDA