
La ministre d’État aux Affaires Étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a apporté des précisions ce jeudi 3 juillet concernant l’accord de paix récemment signé entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, elle a souligné que cet engagement, signé à Washington, ouvre la voie à un renforcement des mécanismes de certification des ressources naturelles des deux pays voisins.
« Je tiens à préciser que cet accord de paix n’est ni un accord économique entre la RDC et les États-Unis, ni un accord bilatéral commercial entre la RDC et le Rwanda. Il existe des mécanismes plus utiles et probants pour cette question de certification. Nous voulons que la question des ressources naturelles ne soit plus un point de discorde afin d’éviter les accusations mutuelles », a déclaré la ministre Kayikwamba, insistant sur la nécessité de dépasser les querelles concernant ces ressources.
Selon le porte-parole du gouvernement, l’État congolais s’appuie sur des mécanismes existants, tels que le CGL, pour garantir la paix. Il est jugé crucial de s’engager dans cette voie pour assurer une paix durable à tous les niveaux dans la région des Grands Lacs.
« Nous connaissons tous les motivations de la guerre. Vous avez vu que la raffinerie de Gassabo au Rwanda a été sanctionnée par l’Union européenne parce qu’elle raffiné de l’or qu’il n’y a pas chez eux. Il est donc impératif de s’assurer que toutes les précautions nécessaires ont été prises. Nous sortons de 30 ans de conflits, avec des millions de morts. Nous devons nous engager maintenant dans un partenariat économique. Il était important de renforcer cet aspect. Nous allons travailler avec le Rwanda ainsi qu’avec d’autres pays de la région », a précisé Patrick Muyaya.
Gestion partagée des ressources naturelles
La RDC partage avec ses voisins des lacs, des parcs animaliers et des puits de pétrole et de gaz. La ministre Kayikwamba a précisé : « L’accord est clair sur la gestion partagée des lacs et des ressources. Il est vital d’assurer la protection des familles de gorilles vivant dans les deux pays, car les conflits les affectent également. »
Thérèse Kayikwamba a également mentionné l’entreprise Cinélac, productrice d’électricité à Rosizi, soulignant l’importance de cette intégration régionale pour la RDC et la nécessité d’explorer de meilleures opportunités grâce à la paix restaurée.
Perspective d’avenir entre voisins-ennemis ?
Les relations entre la RDC et le Rwanda ont été historiquement marquées par des conflits récurrents, souvent liés à la présence de groupes armés dans l’est de la RDC, accusés d’être soutenus par le Rwanda. Ces tensions sont enracinées dans des contextes historiques complexes, touchant à des enjeux de sécurité et de contrôle des ressources naturelles.
La situation reste tendue, et l’attention est désormais portée sur la mise en œuvre de cet accord, qui pourrait être décisive pour la stabilité future dans l’Est de la RDC. Les nouvelles directives visent à instaurer le respect de la souveraineté nationale des deux États, à mettre fin aux hostilités et à retirer les forces étrangères et rebelles des rives du lac Kivu.
Albert MUANDA