
L’Observatoire des forêts d’Afrique centrale (OFAC) a récemment dévoilé l’édition 2025 de leur rapport phare, « L’état des forêts du bassin du Congo ». Présentée le mercredi 9 juillet à Libreville, cette nouvelle publication se penche sur la mise en œuvre par les États d’Afrique centrale des conventions internationales relatives à l’environnement et aux forêts.
Le rapport vise à évaluer le niveau d’application des principaux instruments juridiques environnementaux dans la région, à identifier les obstacles à leur efficacité et à proposer des solutions pour renforcer leur exécution dans le contexte spécifique de l’Afrique centrale.
Richard Aba’a Atyi, chercheur au CIFOR, a souligné un paradoxe : « De manière générale, les pays d’Afrique centrale signent ces instruments et essaient de les mettre en œuvre. Cela dépend des attentes des pays. Je peux dire que les accords sont effectifs, mais les pays d’Afrique centrale ne remplissent pas leurs obligations. »
Il a notamment cité le manque de rapports réguliers exigés par les conventions comme un facteur d’inefficacité sur la scène internationale. M. Aba’a a également regretté le sort de certains accords, comme celui sur le contrôle forestier, « complètement morts » car chaque pays préfère agir de manière isolée.
Fruit de plus de deux années de réflexion et d’échanges entre experts, ponctués par deux réunions éditoriales à Douala et Ebolowa, l’ouvrage est structuré en quatre parties et treize chapitres. Il analyse l’efficacité des différentes conventions et traités internationaux ratifiés par les États d’Afrique centrale, avec un focus particulier sur la mise en œuvre des régimes liés au climat, à la biodiversité et à la désertification.
Le rapport dresse un état des lieux des engagements et adhésions massives des États du bassin du Congo, tout en abordant l’impact de ces engagements sur les finances climatiques, les changements climatiques, le taux de déforestation et les émissions de gaz à effet de serre.
« Nous avons essayé de structurer l’état de connaissances que nous avons sur des approches. Atténuation et adaptation climatique. Nous avons observé que, que ce soit sur le plan de l’adaptation ou de l’atténuation, il y a graduellement un certain nombre de structurations institutionnelles qui se mettent en place pour répondre aux exigences de ce régime climatique. », Denis Sonua, également chercheur au CIFOR.
L’ouvrage explore également l’Accord de Paris, les marchés carbone et la biodiversité, analysant les différents types de marchés et les controverses associées. Il présente les financements émergents et plaide pour une convergence entre les mécanismes carbone et biodiversité. Enfin, « L’état des forêts du bassin du Congo 2025 » aborde les accords commerciaux sur l’environnement, tels que l’OIBT et la CITES, ainsi que les instruments de gestion durable des ressources, à l’instar des APV-FLEGT et d’autres initiatives.
Notons par ailleurs que l’Observatoire des forêts d’Afrique centrale (OFAC) est une cellule spécialisée de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC). Cette publication a bénéficié du soutien du projet RIOFAc 2, financé par l’UE dont l’assistance technique est apportée par le consortium CIFOR-ICRAF, FRMi, CIRAD et UCL.
Depuis Libreville, Alfredo Prince NTUMBA