
Le ministre congolais de la Santé publique, hygiène et prévention, Roger Kamba, a récemment fait le point sur la situation sanitaire préoccupante en République Démocratique du Congo. Lors d’un briefing de presse tenu le lundi 14 juillet, en compagnie de son homologue de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, le ministre Kamba a révélé qu’un nouveau rapport fait état de plus de 2 000 cas de choléra, affectant 17 des 26 provinces du pays.
« La position géographique de notre pays expose notre environnement à de nombreuses épidémies. Nous faisons face à une résurgence du choléra, une zoonose causée par une bactérie qui provoque principalement la diarrhée et des vomissements sévères. Ces symptômes peuvent malheureusement entraîner un décès rapide en raison d’une déshydratation intense », a expliqué le ministre Kamba.
En ce qui concerne la riposte gouvernementale, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a annoncé que la RDC a commandé deux types de vaccins. Ces vaccins sont destinés à lutter non seulement contre le choléra, mais aussi contre l’épidémie de Monkeypox, communément appelée variole du singe.
« Nous allons utiliser les vaccins historiquement employés pour éradiquer la variole humaine (Vaccin ACAM2000 ou le vaccin MVA-BN), qui sont efficaces contre le Monkeypox. Étant donné la forte similarité entre les deux virus, l’immunité conférée par ces vaccins peut aider à prévenir l’infection par le Monkeypox. De plus, nous aurons recours à des vaccins spécifiquement développés pour le Monkeypox, comme le vaccin JYNNEOS (ou Imvamune), conçu pour offrir une protection contre le Monkeypox et déjà utilisé dans certains pays pour contrôler les épidémies. Ces vaccins seront administrés pour prévenir la propagation de l’infection, en particulier dans les zones à haut risque », a précisé Patrick Muyaya.
La RDC est confrontée à une situation alarmante, marquée par une augmentation inquiétante des cas suspects et de contamination, ainsi qu’un taux de létalité en hausse pour le choléra et le Monkeypox. Le ministre de la Santé a exprimé sa détermination à intensifier les efforts de vaccination, en collaboration avec les partenaires, et à sensibiliser la population aux mesures de prévention pour limiter la propagation de ces épidémies.
« L’épidémie de choléra en RDC exige une approche coordonnée et durable pour réduire son impact sur la population. Nous nous engageons à améliorer l’accès à l’eau potable grâce à un fonds dédié à l’investissement dans les infrastructures, à éduquer les communautés sur l’hygiène et les pratiques de prévention, et à renforcer les systèmes de santé pour améliorer la capacité des structures à gérer les cas de choléra », a promis le ministre Kamba.
L’épidémie de choléra en République Démocratique du Congo est un problème de santé publique récurrent, aggravé par plusieurs facteurs. En RDC, le manque d’accès à l’eau potable et à des installations sanitaires adéquates favorise la propagation de la maladie. Les conflits armés dans certaines régions entravent l’accès aux soins de santé et aux services de prévention, tandis que les fortes pluies peuvent provoquer des inondations, contaminant les sources d’eau. De plus, les déplacements massifs de populations, souvent dus aux conflits ou aux catastrophes naturelles, augmentent considérablement le risque d’infections.
Albert MUANDA