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La RDC commémore les victimes de Genocost et l’impact environnemental dévastateur des conflits

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Le 2 août 2025, la République Démocratique du Congo (RDC) a marqué la Journée du 2 août en mémoire des victimes du Genocost, un événement tragique qui continue de hanter le pays. Ce massacre, qui a ravagé des vies et des communautés, a également laissé une empreinte destructrice sur l’environnement congolais. Les violences ont provoqué une déforestation massive, une pollution des eaux et une dégradation des terres agricoles, ainsi que la propagation de maladies, affectant ainsi les générations futures.

« Toute guerre a un impact dévastateur sur l’environnement, avec des conséquences à la fois immédiates et à long terme. La protection de l’environnement et des populations locales nécessite une action urgente. La plus grande résolution est de lutter contre l’exploitation illégale des ressources et de promouvoir une gestion durable des écosystèmes. Maintenant que nous avons compris que les impacts des guerres en RDC sont exacerbés par l’exploitation illégale des ressources naturelles, faisons l’effort de respecter les innocents, notamment les populations déplacées, et de faire respecter les lois environnementales pour préserver la faune et la flore », a déclaré le professeur Nicolas Shuku, docteur en sciences de l’environnement.

La ministre congolaise des Droits humains, Chantal Chambu, a réclamé la création d’un tribunal international spécial pour trancher sur les massacres perpétrés en République Démocratique du Congo. Saluant les efforts des jeunes et des artistes de la diaspora, elle a souligné l’importance de cette mobilisation pour faire émerger une vérité longtemps étouffée.

« Plus de 12 millions de morts, des viols massifs, des villages rasés, des enfants enrôlés de force, et une impunité toujours totale. Nous nous appuyons sur le Mapping Report des Nations Unies de 2010, qui documente plus de 600 incidents graves, pour demander la reconnaissance officielle du caractère génocidaire de ces crimes. Le peuple congolais n’a pas besoin de pitié. Il a besoin de justice. Et la justice commence par la vérité », a-t-elle déclaré.

Les aires protégées, riches en biodiversité, sont particulièrement touchées en cas de conflits. Certains jeunes mobilisés pour la cause ont partagé leurs idées sur la manière dont ils peuvent contribuer à un avenir plus durable.

« Nous savons bien que les conflits entraînent une augmentation de la déforestation due à la nécessité de produire du charbon de bois pour le chauffage et la cuisine, à l’exploitation forestière illégale pour le commerce du bois, et aux déplacements de populations qui s’installent dans des zones forestières. En tant que jeunes, nous avons la responsabilité de reboiser ou de replanter des espaces où les arbres avaient été déracinés par les bombardements. Nous pouvons travailler pour assurer le retour de certaines de nos espèces animales privées de leur habitat à cause des conflits », a expliqué Noé Nsitu, un défenseur de l’environnement.

Le terme “Genocost” est une fusion des mots “génocide” et “cost” (coût), utilisé pour dénoncer le prix humain, économique, social et moral des violences massives subies en RDC. Certains participants à la commémoration ont souligné l’interconnexion entre la violence et l’environnement et la nécessité de réclamer réparation pour les dégâts causés à l’environnement et aux populations victimes de ces massacres.

« La destruction de notre terre est une conséquence directe des conflits. Protéger notre environnement est essentiel pour prévenir de futures tragédies. L’utilisation d’armes lourdes et d’explosifs, l’exploitation minière illégale et les activités liées aux déplacements de populations ont entraîné une pollution des sols, de l’eau et de l’air. Les combats et les déplacements de population ont conduit à la destruction des habitats naturels, affectant la faune et la flore locales », a déclaré l’environnementaliste Anicet Kimbamba.

En se remémorant le passé, la RDC se tourne vers l’avenir. La Journée du 2 août doit servir de catalyseur pour renforcer les liens entre paix et protection de l’environnement. Un engagement collectif est nécessaire pour bâtir une société résiliente, où la mémoire des victimes inspire des actions concrètes en faveur d’un environnement sain et durable. La cérémonie du Genocost, dédiée aux victimes oubliées des conflits en RDC, s’est déroulée ce samedi 2 août en présence du Président de la République et de nombreuses personnalités politiques, diplomatiques et de la société civile, où un plaidoyer en faveur de la reconnaissance du génocide congolais a été lancé au niveau international.

Albert MUANDA

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