
La 23ème session du Comité d’examen de la mise en œuvre de la Convention (CRIC23) des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification (CNULCD), se réunira à Panama City, du 1er au 5 décembre 2025. Cette rencontre a pour but d’examiner les efforts contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse en tant que Parties au seul traité mondial juridiquement contraignant sur la question, aux côtés de la biodiversité et du climat.
Selon un communiqué de Presse rendu public le 15 septembre 2025, au Panama City, des représentants de 196 pays et de l’Union européenne prendront part à ces assises. Cette 23e session du CRIC réunira environ 500 délégués issus de gouvernements, de la société civile et du monde universitaire, pour évaluer les progrès réalisés dans la réalisation des objectifs de la Convention.
Cette édition se tiendra au Centre des congrès de Panama, à Panama City. Les parties prenantes examineront les progrès accomplis et formuleront des recommandations pour atteindre les objectifs mondiaux visant à prévenir et à inverser la dégradation des terres et à renforcer la résilience à la sécheresse d’ici 2030. Par ailleurs, le CRIC23 discutera du cadre stratégique post-2030 et réunira les principales parties prenantes, des femmes et des jeunes aux peuples autochtones et aux communautés locales.
A en croire la Secrétaire exécutive de la CNULCD, Yasmine Fouad, les graves sécheresses et la perte de terres fertiles pèsent déjà sur la production alimentaire et énergétique, déracinent les communautés rurales et menacent les moyens de subsistance de millions de personnes.
« En accueillant le CRIC23, le Panama se place au cœur de la réponse collective – de son Engagement national pour la nature à l’Initiative régionale pour le corridor sec – et contribue à créer une dynamique pour répondre au besoin urgent de résilience à la sécheresse et de restauration des terres dans le monde entier. » A-t-elle déclaré.
En 2023, ce pays a connu son année la plus sèche jamais enregistrée, les pénuries d’eau ayant perturbé la circulation dans le canal de Panama et mis en évidence les conséquences mondiales d’une sécheresse locale. « Nulle part ailleurs cela n’est plus évident qu’en Amérique latine et dans les Caraïbes, une région qui connaît une grave dégradation des terres, touchant au moins 20 % de sa superficie totale. » A ajouté la secrétaire exécutive de la CNULCD.
Signataire de la CNULCD depuis 1996, le Panama s’est engagé à atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici 2030. Il a identifié 31 points chauds critiques et met en œuvre des programmes de reforestation et d’adaptation au corridor sec, soulignant ainsi son rôle d’hôte régional. « Ce CRIC accordera une attention particulière à la problématique hommes-femmes. Les femmes sont parmi les plus durement touchées par la dégradation des terres, confrontées quotidiennement aux conséquences de la dégradation des sols et de la sécheresse, tout en restant en première ligne pour subvenir aux besoins de leurs familles et leur fournir de la nourriture. » Souligne le communiqué.
Les données récentes de la CNULCD montrent l’urgence d’agir car le monde perd près de 100 millions d’hectares de terres saines chaque année et plus de 70 % de la superficie terrestre a connu une aridité accrue au cours des 30 dernières années, compromettant la capacité de la planète à soutenir une population croissante. Le monde a besoin d’un milliard de dollars par jour d’ici 2030 pour atteindre les objectifs mondiaux de restauration des terres et lutter contre la désertification et la sécheresse, une fraction de ce qui est destiné aux incitations et aux investissements pervers.
Notons que la CRIC est un organe subsidiaire de la CNULCD. Son emblème met en lumière l’engagement du Panama pour la nature en matière de terres, de climat et de biodiversité.
Sarah MANGAZA