
Les tourbières de la cuvette centrale du Congo, les plus vastes au monde, constituent un véritable trésor écologique pour la République Démocratique du Congo (RDC). Véritables puits de carbone, elles régulent le climat, alimentent les régimes hydrologiques et abritent une biodiversité exceptionnelle. Dans la province de l’Équateur, grâce à la collaboration entre l’ONG GASHE (Groupe d’Action pour Sauver l’Homme et son Environnement) et la RFN (Rainforest Foundation Norway) sous le financement de la Rainforest Trust (RFT), des Communautés Locales (CLs) et Peuples Autochtones Pygmées (PAPs) sont accompagnés dans un projet de sécurisation communautaire des Ecosystèmes des Tourbières en Equateur (SECOTEQ).
C’est dans cette optique que des ateliers de sensibilisation et de renforcement des capacités des APA provinciales, locales et les PACL ont été organisés à Mbandaka, puis dans les territoires de Mankanza et Bomongo. Ces ateliers ont permis de mettre en lumière l’importance vitale de ces écosystèmes et les menaces qui pèsent dessus.
Sensibiliser pour mieux protéger
Cette initiative, pilotée par l’ONGD GASHE, a bénéficié de l’accompagnement de l’Unité de Gestion des Tourbières (UGT) du ministère de l’Environnement, du Développement Durable et de la Nouvelle économie du climat (MEDD-NEC). Elle a réuni autorités provinciales, acteurs locaux et communautés locales, ainsi que les leaders d’opinion locaux afin de renforcer leurs compréhensions des services écosystémiques fournis par les tourbières, tout en attirant l’attention sur les menaces croissantes qui pèsent sur ces écosystèmes fragiles.
« Avant, nous ne savions pas que ces marécages étaient si importants pour le climat et notre avenir. Aujourd’hui, nous voulons les protéger parce qu’ils font partie de notre vie, de nos forêts, … et sont cruciales pour la survie et la pérennisation de notre espèce », a confié Monsieur Mambala Polecha, un représentant communautaire de Bomongo.
La foresterie communautaire, un levier pour le développement local
Au cœur des échanges, le rôle des communautés est apparu déterminant. Grâce au mécanisme de foresterie communautaire, aboutissant à l’octroi des Concessions Forestières des Communautés Locales (CFCL), les CL&PAPs disposent désormais d’outils juridiques pour sécuriser leurs forêts et planifier une gestion durable et rentable sur ces dernières.
« Cette sensibilisation nous a appris que nous avons des droits sur ces forêts grâce à la foresterie communautaire, et que nous pouvons décider de gérer durablement les zones à tourbières afin de préserver nos ressources et faire d’elles une source potentielle et substantielles des capitaux frais pour notre propre développement et pour l’amélioration de nos moyens de subsistances », a expliqué Monsieur Isaac Bolia, un jeune leader de Mankanza.
Vers une gestion durable et inclusive
Les témoignages recueillis traduisent une prise de conscience grandissante. « Nous avons compris les différentes valeurs économiques, écologiques et culturelles que représentent les tourbières pour notre vie. Nous devons tout faire pour les préserver », a déclaré Madame Bilembo Mete Vero, femme leader de Mankanza. La cartographie participative des zones à tourbières est déjà en cours. La prochaine étape consistera à établir leur typologie et à développer les Plans Simples de Gestion (PSG) sur ces CFCL à vocation de préservation/protection et/ou conservation des écosystèmes des tourbières. Cette démarche vise à garantir une conservation durable de ces écosystèmes tout en assurant des bénéfices tangibles pour les communautés locales.
Avec la RFN