
Le Ministère de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle économie du Climat a en collaboration avec le Centre d’Appui à la Gestion Durable des Forêts Tropicales (CAGDFT) et l’ONG APEM, lancé officiellement la deuxième édition de l’atelier juridique sur la foresterie communautaire en République démocratique du Congo. Cet événement se déroule du mardi 4 au jeudi 6 novembre, réunissant plusieurs acteurs de la société civile environnementale engagés dans la foresterie communautaire. Les participants échangeront des idées, partageront des expériences et approfondiront leurs connaissances sur les actions juridiques à entreprendre pour améliorer soit simplifier les textes règlementaires et les outils du processus de foresterie communautaire en RDC dans sa phase de demande, de gestion et exploitation pour faciliter l’appropriation totale des communautés locales et peuples autochtones.
Edgar Bembole Bolewa, chef de la division à l’intérim DFC (division Foresterie Communautaire), a souligné l’importance d’aborder « tous les sujets tabous », affirmant que les discussions permettront de trouver des solutions collectives aux problèmes persistants.
« Tout ce qui se parlait tout bas, nous allons y étaler pour qu’on puisse trouver une solution dans l’unanimité. Il y a des questions qui restent encore dans le frigo, telles que, qu’est-ce qu’il faut faire au cas où les minerais se retrouvent dans une concession forestière des communautés ? Qu’est-ce qu’il faut faire pour l’exploitation d’une concession alors qui se trouve sur deux territoires ou deux secteurs différents quelle est l’autorité compétente pour accompagner la signature des différents documents ? C’est pourquoi on s’est réunis pour réfléchir et qu’on puisse avoir des activités qui vont amener à la durabilité des CFCL peu importe l’ambiguïté de la situation », a-t-il déclaré.
Les défenseurs de l’environnement insistent sur le fait que la durabilité des concessions forestières est indissociable de l’amélioration des conditions de vie des communautés locales. Le gouvernement congolais mène également des consultations au niveau provincial pour élaborer sa première politique forestière nationale (PFN). Les acteurs de la société civile estiment qu’une politique cohérente est essentielle pour orienter les efforts du pays dans son rôle de régulateur climatique et pour réviser le Code forestier de 2002 devenu obsolète.
« On travaille sur le processus de la foresterie communautaire et nous sommes là avec nos partenaires, CAGDFT et les autres, avec les amis de l’administration pour réfléchir sur ce processus qui vient de terminer sa phase expérimentale. Ce processus doit regarder maintenant ce qui peut être modifié, ce qui peut être amélioré pour la suite. Et là, on n’avait pas encore suffisamment d’éléments, des leçons d’apprentissage, parce qu’il n’y avait pas encore suffisamment de concessions forestières de communautés locales. Pour le moment, on a déjà plusieurs années d’expérience. Et donc, il y a suffisamment de matière », a renseigné le coordonnateur de l’APEM Blaise Mudodosi.
Ce membre de la société civile environnementale a souligné la nécessité de tirer des leçons de ces années d’expérience et d’enrichir les réflexions avec les études réalisées, notamment dans la province de la Tshopo.
La foresterie communautaire ne se limite pas à la gestion des ressources ; elle établit un lien profond entre l’homme et la nature. Les acteurs présents souhaitent explorer les défis et les opportunités qui se présentent dans ce domaine.
« Notre objectif est de créer un environnement propice aux échanges et à l’apprentissage. Nous espérons trouver des pistes concrètes pour avancer ensemble. Les participants seront encouragés à partager leurs expériences et idées, car c’est en collaborant qu’ils pourront concevoir des solutions innovantes pour la gestion des forêts communautaires », a incité le CAGDFT.
La société civile a déjà joué un rôle crucial dans l’élaboration de la politique forestière, fournissant des analyses sur les différentes versions du document. Cependant, des inquiétudes subsistent quant à la dernière mouture de ce texte, notamment sur les difficultés rencontrées par les communautés pour réaliser les plans simples de gestion et sur les questions de cartographie.
« 0n a vu qu’à certains endroits, il y avait des difficultés. Les communautés ont des difficultés pour, par exemple, réaliser les plans simples de gestion, toutes les questions liées à la cartographie, toutes les questions liées aux étapes, délais et autres. Et souvent, il y a des incohérences sur terrain entre le texte et la réalité. Et l’idée, c’est de voir comment est-ce qu’on peut faire pour que ça soit beaucoup plus facile, tout en garantissant évidemment le garde-fou, parce que d’après tout, on doit encadrer ce processus, parce qu’il a aussi un objectif qui vise évidemment la gestion durable des ressources forestières », a renchéri le coordonnateur de l’APEM, Blaise Mudodosi.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre d’un projet pilote lancé en 2019, visant à intégrer des questions juridiques dans le processus de la foresterie communautaire. Les experts sont convaincus que les éléments discutés lors de la première édition seront complétés par les nouvelles données récoltées afin de renforcer ce processus. Ces éléments seront intégrés dans le nouveau Code forestier, qui suivra l’élaboration de la politique forestière. Après cette révision, des mesures d’application, y compris des textes encadrant la foresterie communautaire, seront également mises en place.
Albert MUANDA










