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La CBSI dévoile sa stratégie pour relever le défi de la recherche scientifique dans le bassin du Congo

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Le bassin du Congo se distingue comme l’une des régions géographiques les moins documentées par la recherche scientifique. Cette situation est principalement due à un manque de ressources financières et, surtout, à une faible présence de chercheurs actifs sur le terrain. Face à cet enjeu majeur, la CBSI (Congo Basin Science Initiative) apporte une contribution essentielle. Son objectif est de former des scientifiques dans le bassin du Congo, capables de fournir des données probantes pour éclairer les décisions politiques relatives aux ressources de la région. C’est dans cette optique qu’un événement parallèle a été organisé à Belém ce vendredi 14 novembre pour mettre en lumière cette initiative.

« Nous avons organisé ce side event dans le cadre de l’initiative Science pour le bassin du Congo. Il s’agit d’une initiative indépendante, portée par des scientifiques de la région et leurs collaborateurs internationaux, pour faire progresser la science dans le bassin du Congo. Nous sommes très satisfaits de constater qu’aujourd’hui, le secteur privé, les scientifiques et les décideurs sont tous parvenus à comprendre qu’ils ne peuvent avancer sans la science », a déclaré le professeur Raphaël Tshimanga, coordonnateur de la CBSI.

Les scientifiques insistent sur le fait que la prise de décisions concernant le bassin du Congo doit s’appuyer sur des preuves scientifiques plutôt que sur de simples opinions. Ce modèle fondé sur les évidences est déjà bien établi dans le bassin amazonien, où près de 6 000 chercheurs ont été formés au cours des dix dernières années, contre seulement 110 dans le bassin du Congo.

Le bassin de l’Amazonie demeure ainsi le premier bassin mondial en termes de connaissances scientifiques, disposant de données fiables utilisées pour la prise de décisions à tous les niveaux. Cette avance lui permet également de mobiliser davantage de financements.

Le coordonnateur de la CBSI a profité de cet événement pour présenter la stratégie de son institution visant à combler ce déficit. « Notre modèle scientifique s’articule autour de six observatoires : l’observatoire Climat-Météorologie, l’observatoire Hydrologie-Eau douce, l’observatoire Biodiversité, l’observatoire Végétation-Sol-Carbone, l’observatoire Occupation du sol, et l’observatoire des Systèmes socioéconomiques », a-t-il précisé.

La CBSI prévoit également d’octroyer des bourses de master et de doctorat pour soutenir la recherche dans le bassin du Congo. Les scientifiques sont convaincus qu’avec cette approche, le bassin du Congo pourrait disposer, d’ici les cinq prochaines années, d’un nombre accru de scientifiques actifs, aptes à apporter une contribution significative à la gestion et à la gouvernance des ressources naturelles de la région.

« Sur le plan scientifique, nous faisons face à un défi criant : celui des ressources humaines bien formées. La comparaison entre le bassin amazonien et le bassin du Congo révèle une différence notable. Nous nous efforçons de faire comprendre aux jeunes d’aujourd’hui que le bassin du Congo sera ce qu’ils voudront qu’il soit, et que pour décider de son avenir, ils doivent le connaître. Nous cherchons activement des financements. Nous remercions le gouvernement britannique qui a permis de financer 33 bourses de master et de doctorat », a ajouté le professeur Bonaventure Sonke de l’Université de Yaoundé.

Le Professeur Tshimanga a conclu son intervention en lançant un appel aux bailleurs de fonds et aux donateurs pour qu’ils soutiennent fermement cette initiative scientifique vitale pour le bassin du Congo.

Depuis Belém, Alfredo Prince NTUMBA

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