La Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et actions publiques (CORAP) a récemment présenté son rapport intitulé « baromètre » sur l’accès à l’électricité en République démocratique du Congo. Ce document révèle la nécessité d’augmenter le budget alloué au secteur de l’électricité, afin d’améliorer la desserte et lutter contre les pertes économiques. Ce rapport a été présenté à la presse congolaise, le lundi 1er décembre, à Kinshasa.
« Sur l’échelle de 1 à 10, plus ou moins 70% des populations peuvent coter la société nationale ou carrément le gouvernement sur la question de l’électricité à Kinshasa. Le score tourne autour de 1 sur 10, indiquant un mécontentement croissant quant à la qualité de la desserte. La population est en colère, passant souvent des nuits sans électricité et peinant à faire des provisions dans leurs foyers », a déclaré Emmanuel Musuyu, Directeur Exécutif de l’ONG CORAP.
Les enquêtes menées par la CORAP révèlent que de nombreuses personnes engagées dans des activités économiques souffrent régulièrement de pertes dues à l’irrégularité de l’approvisionnement en électricité. « Cette situation interpelle et nécessite une attention accrue. Nous espérons que les médias joueront un rôle essentiel pour inciter les autorités à agir », a ajouté Musuyu.
Récemment, le ministre des Ressources hydrauliques et de l’électricité a affirmé que le pays a réalisé un bond de 200% en matière d’accès à l’électricité, passant de 9% à 21%. Des affirmations que la CORAP remet en question en soulignant que la qualité de la desserte reste faible et nécessite des améliorations.
« La République Démocratique du Congo, avec une population de plus de 120 millions, demeure confrontée à une hausse démographique sans précédent, en parallèle avec un secteur énergétique qui n’ajoute pas suffisamment de mégawatts pour répondre aux besoins croissants », a souligné Musuyu.
Les acteurs de la société civile ont appelé le gouvernement congolais et la Société Nationale de l’électricité à investir dans le secteur, à améliorer le service et à augmenter la production énergétique. « Il est crucial que le gouvernement augmente le budget alloué au secteur de l’électricité pour construire de nouvelles centrales, qu’elles soient hydroélectriques ou solaires. Cela permettra non seulement d’augmenter l’accès à l’électricité, mais aussi d’améliorer la qualité de la desserte », ont-ils fait valoir.
Signalons que ce baromètre se veut un outil de suivi et d’évaluation, visant à pousser les autorités à agir pour le bien-être des Congolais qui peinent quotidiennement avec des coupures d’énergie fréquentes et imprévisibles.
Albert MUANDA
