
La Rainforest Foundation Norway (RFN), en collaboration avec ses partenaires nationaux, a organisé un atelier de clôture du programme “Forest for People – People for Forest” (2021–2025) ce mercredi 10 décembre à Kinshasa. Cet événement a permis de présenter de manière structurée les résultats, impacts et enseignements tirés de ce programme, tout en élaborant des orientations stratégiques pour garantir la pérennité des acquis et renforcer la redevabilité envers les parties prenantes.
Joel Ilunga, conseiller politique chez RFN a détaillé les réalisations du programme Forest for People – People for Forest, ou La forêt pour le peuple – le peuple pour la forêt, qui s’est structuré autour de trois grands objectifs.
« Le premier relevait du plaidoyer international, à travers notre participation aux processus des COP climat et biodiversité. Nos partenaires et nous-mêmes avons produit des analyses et mené des actions de sensibilisation pour démontrer qu’il existe plusieurs approches efficaces de sécurisation des espaces communautaires, au-delà du modèle des CFCL, contribuant ainsi à l’objectif 3 du cadre mondial de la biodiversité post-2020. » explique-t-il.
Concernant le deuxième objectif, Ilunga indique que le programme s’est attaché à « suivre de près les mécanismes internationaux de financement, qu’ils soient publics ou philanthropiques, afin d’identifier les opportunités capables de soutenir durablement la gestion des forêts par les peuples autochtones et les communautés locales ».
Il poursuit : « Le troisième objectif portait sur les politiques et les réformes nationales ayant un impact spatial. Nous avons suivi les réformes en cours, notamment celles liées à l’aménagement du territoire et au foncier afin de promouvoir une gouvernance qui protège les forêts et garantit une participation réelle des communautés. »
Abordant les évolutions récentes, il estime que « la promulgation de la loi sur l’aménagement du territoire, qui devra être accompagnée de ses mesures d’application, offre à la RDC une occasion inédite de mieux organiser l’affectation spatiale de son territoire et de réduire sensiblement les conflits d’usage ».

En conclusion, Joël Ilunga rappelle « l’importance d’explorer les mécanismes de financement disponibles, aux niveaux national et international, pour soutenir ces dynamiques et assurer la pérennité des résultats obtenus au cours des cinq dernières années du programme ».
Sur le terrain, les partenaires ont mis en œuvre une diversité de projets financés par l’Initiative internationale norvégienne pour le climat et les forêts (NICFI), au bénéfice des peuples autochtones et des communautés locales. Ces actions visaient principalement à promouvoir leurs droits et à renforcer leur participation aux processus décisionnels liés aux réformes en cours.
« Nous avons pu accompagner les communautés locales du secteur de Bokatola et Lusankani, notamment dans le territoire de Lukolela et INgende, à l’élaboration de leur plan d’aménagement.
Et dans le cadre de ces projets, il y a vraiment des résultats probants que nous avons pu atteindre grâce à ces projets. Les communautés ont aujourd’hui leurs outils de planification spatiale. Il y a à peu près 114 terroirs villageois qui ont été cartographiés. Et nous avons pu identifier aussi les différents usages des communautés locales qui vivent dans les espaces affectés. Et dans le cadre de ces projets, nous avons pu tester, étudier les guides méthodologiques tant pour l’élaboration de plans CEP d’aménagement des territoires que pour l’élaboration de plans locaux d’aménagement des territoires », a renseigné le chargé de projet au sein de l’ONG Gashe, joe black Ingila.
L’atelier a été un moment d’échange stratégique, où chaque partenaire a été invité à capitaliser sur les questions d’aménagement du territoire et l’intégration du genre dans ces programmes. Joëlle Kosi, responsable des questions politiques, juridiques et partenariats au sein du WRI, a mis l’accent sur la nécessité d’intégrer cet aspect dans toutes les politiques et stratégies engagées dans le pays.
« Pour moi, ce sont des résultats vraiment satisfaisants dans le secteur de l’environnement. Sur la question de l’intégration du genre dans les processus décisionnels, on sait qu’il y a eu plusieurs réformes lancées au niveau du pays. Il est donc essentiel que tous les projets prennent en compte cet aspect et veillent à intégrer véritablement le genre dans les politiques, les stratégies et les activités mises en œuvre », a-t-elle soutenu.
Les organisations des droits des peuples autochtones et des communautés locales ont salué les résultats du projet. Diel Mochire, directeur provincial du PIDP, a affirmé :
« J’évalue les résultats à plus de 70 %, parce que le projet a réellement répondu aux besoins exprimés par les communautés, tout en tenant compte de leur contexte socio-économique et culturel. Il a apporté une contribution importante aux efforts de pacification, à la résolution de conflits, et à la valorisation des savoirs autochtones liés à la conservation.
Le projet a aussi permis aux leaders religieux de comprendre que les peuples autochtones et leurs savoirs traditionnels ne représentent aucune menace pour l’environnement. Au contraire, leur mode de vie constitue une contribution essentielle, qui mérite d’être reconnue et valorisée.
», s’est réjoui le directeur Provincial du PIDP, Diel Mochire.
Signalons que ce programme vise à relier les préoccupations locales aux politiques internationales en matière de biodiversité et de changement climatique. En résumé, il s’agit d’harmoniser les niveaux d’intervention pour garantir la sécurité et le bien-être des peuples autochtones et des communautés locales dans le cadre des réformes en cours. Cette étape de clôture marque non seulement un bilan des efforts passés, mais aussi un engagement vers un avenir plus durable et inclusif pour les communautés concernées.
Albert MUANDA










