
Kibali Gold Mine (KGM) s’est résolue de protéger l’environnement dans sa mine d’or de Doko. Située dans la province du Haut-Uélé, dans la partie nord-est de la République démocratique du Congo, cette mine d’or adopte des bonnes pratiques durables pour protéger l’environnement. Parmi elles, la mise en place de quatre bassins de rejets dont deux sont opérationnels et deux en voie de fermeture pour en ouvrir une autre plus performante ; et la réutilisation des eaux usées.
Un bassin de rejet ou de rétention, encore appelé de pollution ou de décantation est une structure qui collecte temporairement les eaux usées ou pluviales avant de les relâcher dans le milieu naturel tel qu’une rivière ou un lac, à un débit contrôlé pour éviter les inondations, l’érosion et la pollution directe, fonctionnant souvent en lien avec une station d’épuration pour traiter ou diluer les effluents, notamment lors de fortes pluies. Il peut aussi s’agir d’un bassin de résidus pour stocker les eaux usées industrielles, posant des problèmes environnementaux tels que la pollution ou la toxicité.
« Nous avons le Flotation Tailings Storage Facility (FTSF) dont une partie est opérationnel et le Cyanide Tellings Storage Facility (CTSF3) est opérationnel aussi. Les CTSF1 et 2 ont été mis ensemble pour former un seul bassin. KGM est train de faire des études de faisabilité pour la fermeture d’un bassin de rejet. Un autre est déjà prêt. » A indiqué le Responsable de l’exécution des plans environnementaux de la Mine, Dieudonné Kayeye, lors d’une visite guidée offerte à quelques Médias dans la Mine d’or le mardi 9 Décembre 2025.
Au cours de cette visite, il a été révélé qu’après l’utilisation de bassins de rejet, KGM les ferme en respectant les procédures. A en croire le Responsable de l’exécution des plans environnementaux de la Mine, la loi exige que la Direction en charge de la surveillance du bassin de rejet puisse aller faire le constat sur le Site. Ces spécialistes font un état de lieux pour déterminer si lesdits bassins ne représentent plus de danger.
« Il y a beaucoup de spécialistes nationaux et internationaux qui viennent ici pour des études. Les effluents ou même les sédiments qui se trouvent dans ces bassins de rétention fermés ne contiennent plus des éléments dangereux à l’environnement. Nous allons faire leur réhabilitation et remettre cet écosystème dans son état initial. Nous sommes à la phase d’étude de faisabilité de fermeture puis la deuxième phase qui va venir est celle de la fermeture proprement dite. Et, à la fin de la Mine on peut remettre cette infrastructure à la communauté qui peut l’utiliser pour l’agriculture, l’élevage… » A rassuré Dieudonné Kayeye, Environmental Superintendent de Kibali.
Zéro rejet : l’innovation minière qui révolutionne la gestion de l’eau sur le Site de Kibali Gold Mine

La Mine de Kibali prévoit des bassins pour recueillir les eaux de pluie et d’autres eaux des différents gisements qui s’y dirigent. Cette eau joue un rôle très important dans la Mine. Elle est recyclée pour ensuite être réutilisée de différentes manières. « Ces bassins de rétention conservent les eaux de pluie et les eaux d’exhaure. Quand les effluents liquides et humides arrivent, les motopompes installées ramènent cette eau dans le circuit de l’usine. Donc, une partie est utilisée dans l’usine et une autre partie sert à réduire la poussière sur les routes et diluer les effluents qui viennent des différents endroits. » A expliqué Dieudonné Kayeye.
De cette manière, KGM essaye de réduire l’abstraction de l’eau brute au niveau de la rivière Kibali. Cela permet de diminuer le prélèvement et la consommation d’eau douce pour préserver cette ressource vitale et essentielle à la vie et aux écosystèmes, face à des réserves limitées, à la croissance démographique et aux impacts du changement climatique. Une façon de gérer l’eau durablement pour les générations futures.
« On se rassure qu’on maximise la réutilisation de l’eau pour minimiser l’abstraction de l’eau brute. Notre système de Return Water Down (RWD) envoie l’eau à l’usine. Cette eau vient des effluents de la même usine, mais elles ne contiennent pas de produits toxiques car elles passent par de roches qui font la filtration naturelle. Quand elles arrivent dans le bassin, elle ne contient plus de sédiments. » A-t-il affirmé.
A l’en croire, pour être sûr de recueillir une bonne eau à réutiliser, il existe un bassin de détoxification sur la mine. Il sert à jauger les effluents à l’aide de produits. Des échantillons y sont collectés pour vérifier la qualité avant réutilisation. « On a creusé jusqu’à 60 ou 120 mètres de profondeur. Donc en cas d’infiltration, cela est vite constaté dans les échantillons qu’on prélève. J’ai un équipement approprié. J’y jette pour qu’il me prenne des échantillons. Cela se fait chaque mois. » A confié l’Environment Superintendent.

Pour bien capitaliser les eaux, KGM possède une station météo. Elle sert à avoir une idée sur la pluviométrie afin de mieux exploiter d’une part et de prévenir les risques d’autre part. « on a un pluviomètre manuel. C’est pour aider à savoir la quantité de pluies qu’on a eu. Ça permet aux ingénieurs de planifier à quel moment ils doivent faire beaucoup de stockage parce qu’il y a des intempéries ; si le stock n’est pas fait, on risque de manquer de minerais à traiter pendant la période où il y a moins de pluie. » A déclaré Dieudonné Kayeye.
Le recyclage de l’eau, le traitement des eaux usées pour éviter la pollution, le reboisement et la restauration des sites après exploitation, en mettant en place des systèmes de gestion des eaux de ruissellement appelés bassin de décantation pour réduire les particules fines et protéger la biodiversité locale sont les qualités d’une exploitation minière responsable. Kibali Gold Mine travaille pour maintenir le cap.
« Les antilopes viennent s’abreuver ici. Il n’y a pas de problème. Et, en conduisant ici on doit être vigilant car elles traversent à tout moment. Observez également le bassin de rétention fermé, vous verrez des oiseaux s’y poser puis ils vont voler à nouveaux. C’est la preuve qu’il n’est plus toxique. Dans le cas contraire, vous les verrez mourir immédiatement. Et pour ce qui est de bassins de rejets opérationnels, un mécanisme y sont installé pour repousser les animaux et les oiseaux en vue de maintenir la biodiversité. » A conclu Dieudonné Kayeye.
KGM débourse donc des fonds pour réaliser ses bassins de rejet. Des études environnementales approfondies à leur mise en place en appelle à un budget conséquent car, bien qu’un bassin de rétention offre de multiples avantages, sa construction nécessite une précision méticuleuse. Un bassin mal conçu ou mal réalisé pourrait engendrer des dégâts considérables et créer des conséquences environnementales et sanitaires graves.
Sarah MANGAZA










