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La Commune de la Gombe tend-elle vers un désastre économique et environnemental ?

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En 2010, la République démocratique du Congo s’était fixé l’idéal de célébrer son jubilée d’or avec fastes en s’employant à rendre salubre et attrayante la plupart de ses centres d’intérêts et lieux les plus fréquentés (rues, bâtiments,  places, monuments, institutions et palais) pour la circonstance, devant l’afflux massifs des invités parmi lesquels une soixantaine des chefs d’États et des gouvernements de la planète et les touristes désireux de se rendre au pays de Lumumba et ainsi vivre de près, le cinquantenaire de  l’indépendance du pays depuis son accession à la souveraineté tant nationale qu’internationale.

Le pouvoir exécutif s’y attèle en aménageant un projet gigantesque de réhabilitation des infrastructures d’importance capitale. A cette époque, c’est le conseiller spécial en matière d’infrastructures du président Joseph Kabila, en la personne de Kimbembe Mazunga qui parle alors d’une réhabilitation intégrale de cette voie historique aux   standards internationaux.

Dépenses engagées pour réhabiliter l’ensemble de l’ouvrage

Interrogés, les services d’archives financiers sur le coût global des travaux de réhabilitation du tronçon compris entre la place Kintambo-Magasin et la place de la Gare, révèlent que pour une période de 90 jours maximum l’entreprise chinoise  ( CREC 7 ) associée à l’expertise de l’office de route ( OR ) sous l’œil vigilant de l’Agence Congolaise des Grands Travaux en sigle ( A.C.G.T ) ont ensemble conclu un accord autour d’une somme faramineuse d’environ 13 000 000 $.U.S ( treize millions de dollars américains ) sans tenir compte des imprévus.

Rien que pour la pose des dalots, les chiffres avancés indiquent une dépense de près de 2 000 000 $.U.S ( deux millions de dollars américains ).

Il faut également parler de l’embellissement de cette artère principale sur ces abords entre autre les trottoirs pour piétons ainsi que sa partie horticole réservée à la plantation des fleurs et plantes ornementales traitée puis fertilisée et dont la bande de sable couverte par une fine marque de gazon appelé (pelouses de chine) poussait à merveille en 2010 avec tous les soins des cantonniers commis à cette tâche.

Bilan des travaux titanesques réalisés 13 ans plus tard

Le constat qui se dégage demeure à ce jour, amer, si l’on n’observe rien qu’en empruntant cette voie qui avait pris les allures d’une des villes les plus belles du monde. Kinshasa avait réussi à renaître de ses cendres en revêtant sa robe d’antan et faire encore parler d’elle.

Les éclats de ses réverbères ont refait le sourire de ses plus de 10 000 000 (dix millions   d’habitants) car les parfums des premières fleurs avaient exhalé les narines des passants comme au bon vieux temps.

Mais hélas cette courte période romantique s’est vue interrompue graduellement à cause des cycles quinquennaux qui poussent certains gestionnaires de la cité à la porte en laissant entrer des nouveaux occupants politiques aux mêmes postes.

Petit à petit, la place de choix accordé au service de canonnage a reculé et ces lieux ont désormais reflété que l’ombre d’eux-mêmes.

L’horreur que le vide occasionne a laissé la place au désastre environnemental

La capitale congolaise ne souffre certes d’aucune carence en arboristes et horticulteurs dont l’activité journalière s’articule autour de la vente des plantes et fleurs du reste très prisées par certains passagers.

On localise ces vendeurs précisément dans certaines avenues et rues de la commune administrative de la Gombe et principalement vers l ‘avenue de la Justice, Colonel Mondjiba qui prolonge le boulevard du 30 juin et dans bien d’autres lieux de ce centre-ville.

Mais l’aménagement d’un espace récréatif connu sous l’appellation ” KEMESHA ” sur Justice ( réf. Africell Congo ) va occasionner un mouvement désavantageux sur leur gagne-pain,  puisqu’ au niveau du nouveau site qui est en train d’être érigé depuis 2016, son propriétaire ne jure lui aussi que sur le dégagement et le pavement en dalles de son parvis extérieur.

C’est justement là le lieu de négoce des fleuristes et arboristes qui se verront déguerpir avec l’insistance des agents de l’ordre affectés par la PNC à la demande de l’Hôtel de Ville de Kinshasa, selon leurs propres dires.

Ces horticulteurs de fortune vont prendre d’assaut les espaces réservés aux plantes et fleurs sur le boulevard et bien entendu d’autres endroits sur l’avenue de la justice et d’ailleurs.

La destruction des tissus entiers de la bande de sable et pelouses du 30 juin

A ce jour, il y a lieu de dire que rien n’a été laissé au bénéfice de l’énorme travail abattu pendant l’exécution du projet de l’exécutif national congolais qui parlait à cette époque, “Cinq chantiers de la République”.

La beauté du boulevard du 30 juin, même les trottoirs étaient en voie de transformation de fond en comble et pour une innovation, plusieurs parkings le long du tronçon commençaient à voir le jour…

Ce qui est un dommage aujourd’hui est qu’il constate maintenant un véritable gâchis des efforts fournis avec l’argent du pauvre contribuable congolais.

Il faut entendre dans ce désastre de cet environnement immédiat de la ville, le travail en contre-courant d’autres parasites tels que les agents des compagnies de télécommunications (OCPT) et autres sociétés privées de communication cellulaire qui ne cessent de défaire le travail abattu pour leurs intérêts privés en y implantant des câbles qui n’épargnent guère les beaux pavements du boulevard, l’érection des panneaux publicitaires qui depuis un certain temps ne respectent plus les normes requises dans l’emplacement de ceux-ci.

Ensuite, un autre type de destruction décrié tel que déjà relevé ci-haut avec les fleuristes qui se servent sans vergogne des bandes de terre pour pelouses en le récupérant pour un usage personnel dans des petits bacs qui sont ensuite revendus au détriment du projet réalisé pour le bien de cet ouvrage.

Autres effets néfastes à la survie de l’entretien du cette voie de la capitale congolaise

Il sied de pointer entre autre la présence des vendeurs ambulants qui traînent à même le sol leurs produits (fruits, aliments, boîtes de cirage ou paquets de cigarettes etc.) avec effet immédiat sur cet environnement où reste des ordures qui s’entassent en monticule faute d’un service adéquat d’assainissement.

Il faut rappeler qu’en 2012 lorsque la RDC a pris l’option de l’organisation pour la première fois du XIVème sommet de la francophonie dans sa capitale, le gouvernorat de Kinshasa s’était chargé de se débarrasser définitivement des personnes frappées par la maladie mentale qui jonchaient cette artère. Cette route, une des vitrines que compte le pays, sera sauvée par cette mesure d’assainissement rigoureux.

Mais comme on dit : « chassez le naturel, il revient au galop », l’immense effet de l’horreur du vide a vu revenir vers ses endroits une nouvelle génération de personnes de cette catégorie qui vient encore une fois de plus repeindre le tableau du spectacle désolant qu’offrait autre fois le célèbre tronçon dont l’abandon est déjà en train de remplacer la beauté par une insalubrité criante sans nom.

Cris de détresse aux autorités de la ville

A l’approche de la tenue en date du 20 Décembre 2023, des élections générales, les kinois épris de bonne volonté n’en demandent pas plus que la reprise du taureau par les cornes.

Il faut que l’Hôtel de Ville de Kinshasa emploie des moyens conséquents pour faire régner l’ordre sur ce haut-lieu de la capitale congolaise qui n’en compte pas beaucoup car à ce même titre, la place des évolués qui avait repris ses belles allures de l’époque coloniale est en délabrement avancé alors qu’approchent les fêtes de fin d’années…

Curieusement, à la place on préfère uniquement s’appliquer à la simple installation des jeux de lumière sur les poteaux de lampadaires sans vraiment tenir compte de ce qui ternit l’image du boulevard du 30 juin que l’on souhaite continuellement voir dans un parfait état puisque la réputation de la ville de Kinshasa en dépend impérativement.

Placide EBANGWA

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