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8 millions USD additionnels au PSFD pour lutter contre la pauvreté et la déforestation dans la Tshopo et Kwilu

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Le Programme d’appui à la mise en valeur durable des zones de Savanes et de Forêts Dégradées (PSFD) se voit octroyer une enveloppe supplémentaire de 8 millions de dollars USD. Décidée lors de sa 5e réunion du Comité de Pilotage (COPIL) tenue à Kinshasa le 19 décembre 2025, cette rallonge vise à accélérer les efforts pour briser la pauvreté des paysans et réduire la déforestation, principalement due à l’agriculture itinérante sur brûlis dans les provinces de la Tshopo et du Kwilu.

L’objectif de cette injection de fonds, octroyée par l’État congolais et ses partenaires, est de garantir l’exécution des activités de 2026, dernière année du programme.  Le Ministre d’État en charge de l’Agriculture, Muhindo Nzangi, a salué l’effort, tout en jugeant l’enveloppe de 8 millions USD « insuffisante » face à l’ambition du gouvernement de cibler des millions d’hectares. Il a fermement interpellé l’équipe du PSFD pour accélérer le rythme de ses actions, jugé trop lent.

« Je crois qu’il faut aller à 50 millions comme cela a été prévu. Les amis de PSFD marchent à pas de tortue. La déforestation liée à l’agriculture sur brûlis commence à atteindre une vitesse exponentielle. Si on ne fait pas vite, on risque de ne pas atteindre l’objectif », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence de la situation environnementale.

Malgré la critique, le coordonnateur national du PSFD, Willy Makiadi, a insisté sur l’importance du déblocage rapide des fonds, tout en évoquant les défis liés à la bancarisation des paysans et au décaissement des financements.

« 2026 est la dernière année de la mise en œuvre. Par rapport aux pourparlers et échanges avec FONAREDD, débloquer les fonds permettra au PSFD d’exécuter ses activités par rapport au calendrier agricole », a-t-il insisté.

De son côté, le Fonds National REDD (FONAREDD) a précisé que les 8 millions USD additionnels permettront de renforcer les alliances productives et de soutenir plus de 700 producteurs. Cédric Ilunga, expert sénior au FONAREDD, a souligné les priorités pour 2026 : « La finalisation en urgence du manuel des opérations de 2026, clarifier les responsabilités et renforcer la redevabilité. »

Le PSFD, qui a déjà financé 11 programmes d’innovation, utilise l’approche novatrice du Paiement pour Services Environnementaux (PSE), menée en partenariat avec Equity-BCDC. Cette stratégie sécurise les revenus des petits producteurs via l’agroforesterie et les cultures pérennes, les détournant de la pression sur les forêts.

Hervé Conan, Directeur de l’Agence Française de Développement (AFD), a confirmé un décaissement de 6 millions USD en 2025, estimant que le projet a retrouvé sa « vitesse de croisière ». Il a ajouté que les efforts se concentrent sur un « top up » pour atteindre l’objectif de 12 000 hectares de plantations dans les savanes, en s’appuyant sur les transformateurs existants.

« Pour les plantations que nous mettons dans les savanes, nous avons choisi que l’on s’appuie sur les transformateurs existants pour s’assurer de l’écoulement de produits de revenus garantis au niveau de petits producteurs de manière à les détourner de la forêt », s’est-il réjoui.

Rappelons que le gouvernement de la République a réaffirmé son ambition de distribuer 200 000 plantules de café, cacao et palmier dans chaque territoire, afin d’assurer que chaque paysan dispose de cultures pérennes adaptées à son environnement agro-écologique.

Sarah MANGAZA

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