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Des procès fictifs en droit de l’environnement, une approche innovante pour stimuler les futurs juristes

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Une initiative originale et hors du commun a été lancée. Elle vise à simuler des procès pour encourager les étudiants en droit à s’investir dans le secteur de l’environnement et ses nombreuses infractions. Ce projet, mené par l’ONG Juristes pour l’Environnement au Congo (JUREC), a été inauguré ce jeudi 5 juin à Kinshasa, en marge de la Journée mondiale de l’Environnement. Les étudiants sélectionnés pour cette première édition plaideront devant un juge sur des thèmes cruciaux tels que les changements climatiques, la protection de la biodiversité et la pollution.

« Aujourd’hui marque le lancement par le secrétaire général à l’Environnement et Développement durable. Nous avons constaté que de nombreux cas de violations des droits de l’environnement sont documentés, mais peu aboutissent à des décisions significatives. Notre objectif est de renforcer les connaissances des juristes, en particulier des étudiants en fin d’études universitaires, sur les questions environnementales. Ce sont des enjeux émergents et d’actualité », a déclaré Me Félix Lilakako, coordinateur national de JUREC.

Il a précisé que « les étudiants sélectionnés prépareront leurs procès à partir des thématiques évoquées précédemment. Ils viendront ensuite partager leurs arguments à travers des plaidoiries ».

Un soutien financier essentiel

Ce projet a bénéficié du financement du cabinet DBZ-CONSEIL SCA, qui s’est engagé à soutenir les jeunes juristes congolais. Me Angeline Mangana Makamba, représentante du cabinet, a encouragé les étudiants à participer activement à cette formation : « Je vous invite vivement à vous imprégner de cette formation, car défendre le droit de l’environnement ne se limite pas à un gain financier. Il s’agit d’un investissement pour l’avenir, un exercice important. Profitez-en et enrichissez votre expérience », a-t-elle exhorté.

Lors du lancement, un procès fictif a été organisé, mettant en cause une société nommée Kitoko, accusée de polluer l’environnement en rejetant ses résidus toxiques dans les égouts. Cet exercice a suscité un vif intérêt chez les étudiants en droit de diverses universités, qui ont exprimé leur désir d’approfondir leur compréhension des enjeux environnementaux.

« C’est très intéressant ! Cela permet d’éveiller notre conscience et d’inciter les jeunes universitaires que nous sommes à prendre des mesures importantes pour promouvoir le respect et la dignité de notre ville. Je m’engage à participer à cette initiative. Initialement, je pensais défendre mon mémoire sur les droits de la femme et de l’enfant, mais après cet événement, je me suis dit que je devais me concentrer sur le droit de l’environnement », a révélé Keyshia Zenga, étudiante à l’Université Révérend Kim.

Des formations au programme

Les participants bénéficieront de sessions de formation sur les fondements du droit de l’environnement, incluant les conventions internationales et les textes nationaux. JUREC appelle les partenaires à soutenir cette initiative pour qu’elle soit étendue à l’ensemble du territoire national.

« Ce projet est une initiative de l’ONG Jurec, soutenue par des cabinets d’avocats. Il est crucial que les différentes parties prenantes, les bailleurs de fonds, les partenaires intellectuels et financiers qui investissent dans la sauvegarde de l’environnement et de la biodiversité s’engagent dans ce projet. En effet, nous pouvons financer et mobiliser des millions pour la protection de l’environnement, mais si le volet de l’application et du contrôle des différentes conventions et engagements pris par l’État n’est pas opérationnel, tous ces efforts seront vains », a souligné Félix Lilakako.

Il est à noter que les doyens des facultés concernées avaient lancé des appels à manifestation d’intérêt pour participer à ce projet. Les critères de sélection étaient basés sur la candidature, la capacité à s’exprimer et à écrire. Suite à ces premiers éléments, les différentes universités ont procédé à une pré-identification de leurs étudiants jusqu’au jour du lancement. À la fin de chaque session, une finale opposera deux universités sélectionnées. Les meilleures équipes seront récompensées et le projet sera étendu à d’autres provinces pour sensibiliser davantage au droit de l’environnement.

Albert MUANDA

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