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JUREC met en lumière le succès du Mécanisme de Gestion des Plaintes (MGP) dans le Parc national de la Salonga

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L’ONG Juristes pour l’Environnement du Congo (JUREC) a récemment dévoilé les résultats probants de la mise en œuvre du Mécanisme de Gestion des Plaintes (MGP) au sein du Parc national de la Salonga. Après quatre années d’opération, ce projet a enregistré un total de 270 plaintes, dont 249 (92%) ont été résolues à l’amiable et de manière pacifique. Seules 21 plaintes (8%), principalement liées aux conflits homme-faune, sont restées non résolues. Ces données, partagées ce mardi à Kinshasa, s’inscrivent dans une démarche visant à intégrer le MGP dans l’ensemble des projets de conservation en République Démocratique du Congo.

Félix Lilakako, président du conseil d’administration de JUREC, a souligné l’orientation principale du MGP : « Le MGP n’avait pas transmis de dossiers au parquet, car la priorité était le règlement pacifique de ces plaintes. Chose qui fut faite. » Ce mécanisme a également permis aux écogardes de prendre conscience des sanctions sévères encourues en cas de violation des droits humains, grâce à la présence d’un organisme indépendant veillant à leurs comportements dans l’exercice de leurs fonctions.

Parmi les bonnes pratiques identifiées, on note le renforcement des capacités des communautés en matière de droits humains, la création de centres des droits humains dans les villages cibles, l’intégration des membres des communautés, l’organisation de réunions de suivi et de restitution des plaintes, ainsi que l’implication des autorités territoriales et coutumières dans le fonctionnement du MGP.

« Nous sommes fiers de constater que les mécanismes sont maintenant opérationnels et que la vie dans les aires protégées est en harmonie », a déclaré M. Lilakako. Ce mécanisme offre aux communautés locales et aux peuples autochtones une garantie que toute violation signalée au MGP recevra une solution, là où auparavant, de tels cas étaient souvent étouffés par l’unité de gestion du parc national de la Salonga, surtout lorsqu’un agent de l’ICCN (Institut Congolais pour la Conservation de la Nature) était impliqué.

Jules Mayifilua Lukombo, représentant du directeur général de l’ICCN, a exprimé sa satisfaction : « Nous sommes vraiment très contents. Ça nous a permis de cerner les différentes difficultés qu’on avait auparavant. Avec l’accompagnement de Jurec, je voudrais même vous dire que le taux de plainte au niveau du parc de la Salonga a baissé sensiblement. Et je pense que nous devons continuer pour faire l’implémentation de ces expériences dans les autres aires protégées. »

JUREC a également précisé que les expériences menées dans le Parc national de la Salonga et le Parc national de Kahuzi-Biega visent à résoudre pacifiquement les conflits entre les communautés et les écogardes. Félix Lilakako a souligné une distinction clé : « La différence entre les deux expériences, c’est que dans le parc national de Salonga, c’est un mécanisme indépendant qui est mis en place par une structure indépendante à la gestion de l’aire protégée. Alors que pour ce qui est du parc national de Kahuzi-Biega, c’est un mécanisme qui est incorporé au sein de la structure qui gère le parc. »

Ce processus indépendant de mise en œuvre du MGP a été rendu possible grâce au soutien du gouvernement allemand via son Ministère de la Coopération au Développement, la Banque Allemande de Développement et le WWF. À l’issue de cette journée, JUREC a présenté un ouvrage intitulé « Mécanisme de gestion des plaintes : leçons apprises dans le Parc national de la Salonga en RDC entre 2021 et 2025 ». Cet ouvrage détaille la mise en œuvre de ces mécanismes conformément aux standards de gestion des plaintes, offrant des perspectives précieuses pour l’avenir de la conservation en RDC.

Albert MUANDA

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