
Le partenariat stratégique scellé entre l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) et Green Zoological Rescue and Rehabilitation Centre Society (GZRRCS) de Vantara a suscité une vive attention, allant au-delà de l’intérêt institutionnel pour se transformer en un sujet de controverse publique. Une année après la signature de ce Mémorandum d’entente (MOU), l’opposition à cet arrangement semble s’intensifier. Cette « levée de boucliers » interroge quant à ses motivations réelles et soulève la possibilité qu’elle soit orchestrée par des acteurs dont l’objectif serait de déstabiliser l’établissement public. Des sources suggèrent que cet acharnement pourrait être lié à des ambitions personnelles, notamment celle de prendre la tête de l’ICCN.
Les bénéfices stratégiques du partenariat
Des informations émanant de sources proches du dossier présentent le partenariat signé en novembre 2024 comme un élément structurant capable de redéfinir l’avenir de l’ICCN. Ce MOU est qualifié d’inédit et de « partenariat gagnant-gagnant » dans l’histoire de l’Institut. Son objectif principal serait de permettre à l’ICCN de se consolider, de moderniser ses opérations et d’assurer pleinement son rôle de conservation. La réussite de cet accord serait un jalon majeur pour l’actuel Conseil d’Administration, un succès qui, selon certains cadres de l’ICCN, irrite les rivaux estimant qu’ils auraient été mieux placés pour initier un tel changement.
« C’est pour la première fois dans l’histoire de l’ICCN qu’un tel partenariat gagnant-gagnant ait été signé. Il s’agit ici d’un partenariat qui va aider l’ICCN à se relever et jouer pleinement son rôle. Si ce contrat réussit, le mérite sera attribué à l’actuel Conseil d’Administration. Et cela gêne ceux qui pensent que mieux ça aurait été eux et non les autres », déclare un cadre de l’ICCN.
Les termes du MoU incluent notamment :

- Formation : Programmes de formation pour les techniciens, vétérinaires et soigneurs de l’ICCN. A ce sujet, 15 techniciens ont suivi une formation intense en Inde, dans les installations de Vantara.
- Modernisation : Rénovation du zoo de Kinshasa et du Jardin botanique de Kisangani. A ce jour, les animaux du zoo ont été déplacés vers un lieu sûr, et les études topographiques sont en cours, en attendant la passation du marché à une entreprise locale pour la réhabilitation de ce site.
- Matériel : Fourniture d’équipement médical pour les efforts de conservation.
- Échanges d’espèces : Mise en œuvre d’échanges d’espèces conformément aux réglementations nationales et internationales en vigueur.
Le cœur de la controverse
L’exportation de chimpanzés traumatisés du Jardin zoologique de Kinshasa vers Vantara a servi de catalyseur aux critiques. Les opposants ont accusé le Directeur Général de l’ICCN d’avoir « vendu » ces animaux, originaires de Luiro, à l’Inde en échange de millions de dollars. Cependant, les cadres de l’ICCN mettent au défi les accusateurs de fournir la moindre preuve de ce paiement.
« Au départ ils ont déclaré que le nouveau DG a vendu les chimpanzés venus de Luiro en Inde et qu’il a reçu des millions de dollars. Jusqu’à Aujourd’hui, ni lui le manipulateur, ni son réseau d’ONG nationales et internationales, moins encore leurs influenceurs transformés en journalistes, personne n’est en mesure de produire ne fut ce qu’une seule preuve du paiement qu’aurait effectué Vantara au profit du DG de l’ICCN », a déclaré ce cadre en mettant au défi tout celui qui détiendrait des preuves.
Cette opposition est perçue par les partisans du partenariat comme une « haine viscérale » et une « vaste stratégie de déstabilisation » visant à ternir la réputation mondiale de Vantara pour faire échouer l’accord.
« La charge de la preuve revenant à l’accusateur, ce principe juridique voudrait que ceux qui clament à longueur de journée qu’on a vendu des chimpanzés fournissent des éléments probants pour étayer leurs affirmations. Malheureusement, plus d’année après rien n’a été fait. On a fini par mieux comprendre qu’il s’agit d’une vaste stratégie de déstabilisation de l’ICCN. Une stratégie qui consiste à souiller la renommée mondiale de Vantara, le décourager et faire échouer ce partenariat ».
Une source juridique proche du dossier rappelle que la voie de recours légale pour contester une décision administrative en RDC est le Conseil d’État. L’absence de saisine de cette institution par les détracteurs, plus d’un an après la signature, est soulignée comme un manque de sérieux dans leurs allégations.
« En RD, lorsqu’il y a un problème qui touche à l’administration, l’unique voie de recours serait d’attaquer la décision en justice. Pour ce cas ici présent, le Conseil d’Etat est la voie de recours. Si les détracteurs pensent qu’ils ont raison, pourquoi plus d’une année après n’ont-ils pas saisi cette institution pour obtenir gain de cause ? Ils ont mené un lobbying à l’international et ont échoué. Toute honte bue, ils se servent de leur média de pacotille dédié à cette sale besogne. Déplorable », a-t-il stigmatisé.
Par ailleurs, il est rappelé que le principal « manipulateur » présumé dans cette affaire a été sanctionné par le Trésor américain en 2023 pour trafic d’espèces protégées (chimpanzés, gorilles, okapis, etc.) vers la Chine, au moyen de permis falsifiés et en échange de pots-de-vin, compromettant les efforts de conservation.
« Lui-même le manipulateur en chef qui ne jure que par la destitution de l’actuel Conseil d’Administration a été sanctionné par le Trésor américain. Il l’a été pour avoir bien fait son travail ? Aujourd’hui il revient à la charge, oubliant qu’on n’a pas tous la mémoire courte ».
De son côté, le Directeur Général de l’ICCN, Yves Milan Ngangay, a formellement clarifié la situation : « L’ICCN n’a pas vendu des chimpanzés, comme certains l’ont affirmé. Il s’agissait d’un échange conforme à la législation congolaise ». Il a précisé que cet échange s’inscrit dans un protocole d’accord plus large (MoU) signé avec le Green Zoological Rescue and Rehabilitation Centre Society (GZRRCS) et vise à terme à rapatrier les espèces après la formation des techniciens et la modernisation des installations.
Le rôle crucial de la communication
Face à la désinformation croissante, la nécessité d’une communication efficiente de la part de l’ICCN est mise en évidence. Le « silence assourdissant » de la Cellule de communication de l’établissement est assimilé à une complicité qui laisse le champ libre aux critiques et aux « trolls » pour diffuser leur « venin ». En lieu et place de travailler, les acteurs nommés à cette tache ont choisi de transformé le bureau de l’Etat en une cellule de prière où l’on se partage la parole de l’évangile, prêtant le flanc à l’ennemi.
Au-delà des querelles de personnes et des tentatives de manipulation médiatique, le journalisme, en tant que discipline exigeante, se doit de privilégier la rigueur factuelle. Le débat public autour de ce partenariat ne saurait prospérer sans la présentation d’évidences concrètes. Tandis que l’avènement des réseaux sociaux a amplifié la voix des influenceurs, la profession journalistique maintient l’impératif de vérification et de noblesse dans le traitement de l’information. L’analyse de ce dossier crucial sera poursuivie avec une présentation détaillée des faits.
Alfredo Prince NTUMBA










