
Les acteurs de la société civile environnementale regroupés au sein du Groupe de Travail Climat REDD rénové (GTCRR) ont officiellement lancé un projet « appui à l’amélioration de la politique forestière nationale » afin de promouvoir une concertation intégrée pour une gouvernance environnementale plus efficace en République Démocratique du Congo. L’atelier du lancement organisé à Kinshasa, ce lundi 29 décembre 2025 a marqué le point de départ de cette initiative en permettant aux participants de structurer leurs contributions à l’élaboration de la future politique forestière nationale.
M. Augustin Mpoyi, conseiller technique principal de CODELT, a souligné l’urgence de ces travaux : « Nous nous efforçons de rattraper le temps pour améliorer le contenu de ce document. Malgré des avancées dans la première phase de la réforme, la version actuelle mentionne les tourbières sans prévoir d’orientations claires ni de mécanismes assurant leur protection intégrale. Le régime actuel n’est pas suffisamment dissuasif. C’est une question essentielle soulevée dans notre diagnostic et qui doit absolument être intégrée dans le cadre de cette réforme ».
Une version préliminaire de la politique forestière nationale circule déjà. L’appel lancé lors de cet atelier vise à capitaliser sur le temps disponible d’ici fin janvier ou début février pour enrichir ce document crucial avant sa finalisation.
Pour Guy Kajenga, coordonnateur national du GTCRR, le travail d’enrichissement est double : « Nous avons constaté la nécessité d’ajouter ou de compléter certains éléments. Il faut d’abord s’approprier le texte, puis aligner ses dispositions avec celles du Code forestier, qui lui-même nécessite encore des révisions. Il est par ailleurs impératif que le document reflète pleinement les préoccupations des communautés locales et des peuples autochtones, dont les spécificités sont trop souvent négligées. De tels textes se doivent d’être rigoureux, car leur révision est rare ».
Selon le ministère de l’Environnement, Développement Durable et Nouvelle Économie du Climat, l’atelier national de validation, initialement prévu pour décembre 2025, est attendu comme une étape clé dans le renforcement des efforts de l’État. L’initiative conjointe de la société civile est donc essentielle pour améliorer la mouture actuelle de cette politique.
M. Mpoyi a réaffirmé la finalité de leur démarche : « Bien qu’il y ait eu des progrès, des questions fondamentales demeurent non intégrées. Nous voulons nous assurer que les forêts des communautés locales soient clairement identifiées et que toutes les préoccupations puissent être documentées. Notre but est d’informer le ministère afin qu’il puisse intégrer ces préoccupations dans son agenda ».
Les défenseurs de l’environnement, ainsi que les représentants des droits des peuples autochtones et des communautés locales, prévoient de présenter leurs propositions de réforme lors de la réunion du Conseil national des Forêts prévue dès demain, mardi 30 décembre 2025.
Les organisations de la société civile affirment que leurs délégués porteront la voix de leurs membres lors des discussions. Ils insistent notamment sur la nécessité d’une révision des documentations concernant le marché carbone et d’autres préoccupations essentielles non abordées à ce jour. Des réunions techniques suivront pour faire avancer ce dossier crucial.
Albert MUANDA










