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Forum sur la matérialisation de la Couverture Santé Universelle, l’urgence financière s’impose

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Ouverture d’un forum national sur le financement de la santé et la Couverture Santé Universelle (CSU) en République démocratique du Congo, le mardi 14 mai 2024 à Kinshasa. Organisé par la Coordination de la Couverture Santé Universelle (CCSU) avec l’appui de la Présidence de la République, ces assises de quatre jours poursuivent plusieurs objectifs, entre autres : le renforcement du financement des soins de santé ; le partage des connaissances et la prise en compte de ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas en termes d’approches et mobilisation des ressources et la facilitation d’un dialogue constructif entre tous les principaux acteurs gouvernementaux impliqués dans le financement des soins de santé.

« La population doit comprendre qu’il y a un engagement politique assez clair qui est de pourvoir à leurs soins de santé sans qu’ils soient butés à des problèmes financiers. C’est pourquoi nous nous réunissons dans ce forum pour nous assurer que cette vision est mise en œuvre avec la participation de toutes les parties prenantes. Nous travaillons avec des partenaires qui cherchent à définir les moyens que nous devons mettre en place pour financer la CSU à travers le pays. Ce concept a été initié par Son Excellence Monsieur le Président Félix Antoine Tshisekedi et qui est déjà concrétisé depuis le 5 septembre 2023 par le lancement de la gratuité de la maternité et la prise en charge des nouveaux nés. » A expliqué le Coordonnateur de la CSU, le Dr Polydor Kabila.

A l’en croire, cet exercice en appelle à une grande planification, en vue d’aboutir aux meilleurs résultats car il faut se focaliser sur la population à la base, au niveau des centres et zones de santé de référence. C’est une occasion de remise en question et de recherches de solutions d’une manière permanente. Le système de santé actuel contient à peu près 2 milliards de dollars américains, dont la majeure partie provient de ménages. Le but est d’améliorer ce financement de l’Etat et dépasser ce cap de 2 milliards au besoin.

« Comme vous le savez, dans les hôpitaux publics du pays, il y a un sérieux problème d’accès aux soins de santé de qualité. Le problème est d’abord le paiement direct par les malades : la consultation, le laboratoire, les médicaments… Alors, ce forum a pour but de réfléchir sur comment mieux financer le secteur de la santé. Comment on doit mobiliser, mettre en commun et allouer les fonds pour payer les prestations des soins. Donc, ce forum est d’une importance capitale. Nous voulons que toute personne, peu importe l’endroit où elle se trouve, puisse accéder aux soins de santé de qualité sans que cela ne l’emmène à la ruine. » A ajouté le Secrétaire Général à la Santé, Sylvain Yuma Ramazani.  

Dans le contexte RDC, tout le monde accèdera à ce système et conserver sa vie ?

« Est-ce que tout le monde aura accès ? oui. La bonne précision est que ça devrait commencer par ceux qui souffrent le plus : les moins nantis. Cette solution est pour eux. Il faudra que les citoyens restent attentifs pour s’assurer que ça se passe ainsi. Le premier défi est financier. Les coûts associés aux soins sont réels. Il faut donc collecter de l’argent. La qualité de notre prestation de santé va ensemble avec la qualité de notre économie. Il est donc important que l’intégrité soit là et que nous soyons performants. » A souligné Al Kitenge, analyste économique.

Mobiliser les ressources en appelle aux efforts de toute la population de la République. Pour le Directeur de l’établissement d’utilité publique de la Tshuapa, à Boende, le Dr Jonny Igwa, cette province est en phase d’implémentation après la signature d’un contrat avec le projet PDSS de la Banque mondiale pour la mise en œuvre de la gratuité de la maternité au mois d’avril 2024. Il recommande la mise en place de financements innovants pour décharger la population de la prise en charge des soins. « Il y a la part de l’Etat, celle des partenaires et celle de la population. On ne peut pas compter seulement sur l’apport de la population qui est d’ailleurs trop pauvre et ne peut être en mesure de supporter les coûts des soins. Il faudrait que l’Etat prenne la part importante car la population supporte déjà ce fardeau-là. »   

Car, il est de ces populations très vulnérables comme celles du Nord-Kivu, ravagées par la guerre. « Nous sommes à la phase de démarrage de la CSU au Nord-Kivu. Càd que nous nous imprégnions des textes pour une vulgarisation au niveau de la province. Au Nord-Kivu, nous avons 34 zones de Santé et 13 bénéficient de l’appui à la maternité gratuite et la prise en charge des nouveau-nés. Nous tiendrons compte de toutes les orientations qui seront issues de ce forum. Mais, il y a un aspect important et particulier sur lequel nous devons nous pencher concernant la mobilisation des recettes domestiques au Nord-Kivu. La population est très vulnérable à cause de la guerre. Environ 2 millions  500 milles personnes sont en déplacement. » A confié Gaston Bambo, Médecin Chef de Division provinciale du Nord-Kivu.

Notons que ces assises sont une rencontre de multiples parties prenantes du niveau national, notamment l’administration publique du Ministère de la Santé ainsi que d’autres secteurs, des acteurs du niveau provincial, particulièrement les Chefs des Divisions provinciales de la Santé car la CSU est un concept multisectoriel. Tous les secteurs à savoir : les infrastructures, l’environnement,… devraient donc travailler en synergie pour sa mise en œuvre.

Sarah MANGAZA

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