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CIFOR-ICRAF réitère son engagement sur les questions de régénération des forêts dégradées

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Le séjour des experts du Centre de Recherche Forestière Internationale et le Centre International pour la Recherche en Agroforesterie (CIFOR-ICRAF) en République démocratique du Congo n’a pas du tout été reposant. La 20e réunion des parties au Partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) était une autre occasion en or pour échanger sur des solutions durables à envisager pour les forêts du bassin du Congo. Au cours du Side event du 5 juin 2024, CIFOR-ICRAF s’est penché sur la gestion durable des écosystèmes forestiers dégradés.

CIFOR-ICRAF vise à trouver des solutions pour améliorer les conditions de vie des populations qui vivent en forêt. Du coup, les communautés locales sont au premier plan dans les intérêts de ses projets car certains sont orientés essentiellement vers les Peuples Autochtones pygmées (PA). 3 projets principaux ont été mis en place pour cet effet : 1 projet basé en RDC avec L’ERAIFT, 1 autre basé au Congo avec CIRAD et l’Institut en Sciences humaines et 1 basé au Cameroun avec l’Université catholique de Louvain qui travaille avec les PA pour améliorer leurs conditions de vie sur leurs régimes alimentaires parce que la forêt est en train de disparaître affectant ainsi leurs conditions de vie en général.

Pour un chercheur au Laboratoire de foresterie tropicale de Liège, l’atout majeur au problème de déforestation et de dégradation des forêts en Afrique Centrale, est l’implication des communautés car elles sont garantes de ces forêts.

« Les communautés locales ont longtemps gérées durablement ces forêts avant même l’arrivée des partenaires privés qui mènent l’exploitation industrielle actuellement. Au-delà de l’épineux problème, on dit que c’est la foresterie qui contribue de 30% à la déforestation, il est important de pourvoir des revenus assez stables pour les communautés, afin de leur permettre de diminuer la pression qu’elles exercent sur les forêts. Ces sont ces éléments qui peuvent permettre de réduire les taux de déforestation observés dans le bassin du Congo. » A indiqué le Dr Stéphane Momo.

D’où, la mise en place d’un modèle pour favoriser la régénération des forêts. Selon le Coordonnateur de l’ONG Forêts pour le Développement Durable (FODER) basée au Cameroun, ces réflexions sont parties du constat selon lequel le modèle existant n’a pas permis de garantir la durabilité des ressources.

« J’ai pris l’exemple du Cameroun où nous sommes partis de 2010 à 2023, où nous avons 9 millions 55 ha des forêts, qui étaient attribués pour exploitation et en 2013, dans la même période nous avons perdu le couvert forestier de près de 1 millions 700 ha. Il y a de cela 6 à 7 ans, beaucoup d’entreprises forestières avaient un plan d’aménagement dans lequel ils décrivaient clairement comment est-ce que nos forêts doivent être gérées d’une façon durable. Cela veut dire que si on coupe un pied à un point x, quand on revient au même endroit quelque temps après, on trouve le même pied de bois. C’est ce qu’on appelle la rotation. Mais ce qui se passe est que beaucoup de ces entreprises qui avaient atteint la première rotation 30 ans après, ont commencé à partir parce qu’il n’y avait plus d’essence sur le terrain », a expliqué le Coordonnateur Justin Kamga.

A l’en croire, ce constat pousse à un questionnement sur le plan d’aménagement élaboré à l’époque. Les inventaires qui étaient produits étaient-ils de bons résultats ? « Sans vouloir le dire, ça laisse croire que les données étaient un peu truquées. Et c’est là où on se retrouve avec des forêts dégradées », a indiqué le Professeur Richard Eba’a, chercheur au CIFOR-ICRAF.

Aux termes de ces réflexions, les parties prenantes étaient d’accord sur le fait qu’il est important pour les chercheurs de développer des modèles d’aménagement qui vont garantir la durabilité des ressources forestières. Pour y arriver, il y a des paramètres qu’il faut prendre en compte, tel que le réchauffement climatique qui influence le taux d’accroissement des arbres. Donc, un arbre planté aujourd’hui ne poussera pas à la même vitesse qu’il y a 50 ans. Sur ce, il faut revoir l’outil qui est le cubage qui doit être adapté au contexte actuel. D’où, la nécessité pour les chercheurs de se mobiliser pour développer cet outil qui va donc aider les concessionnaires lorsqu’ils voudront élaborer un plan d’aménagement.  Il faudra donc une volonté politique pour pouvoir adopter les solutions proposées.

Sarah MANGAZA

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