
Ce mardi 28 octobre 2025, un arrêté interministériel historique a été signé à Kinshasa, marquant l’officialisation des métiers et emplois verts en République Démocratique du Congo. Cette initiative, portée par les ministres de l’Emploi et du Travail, et de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle économie du climat, s’inscrit dans un vaste programme gouvernemental visant la création de 100 000 emplois verts à travers le pays, en cohérence avec les engagements climatiques internationaux de la RDC.
La Cheffe du Gouvernement, Judith Suminwa, a souligné l’ambition de cette démarche : « La RDC ne se contentera plus d’être le poumon du monde, elle sera aussi l’usine mondiale des emplois verts. Nous voulons former 100 000 jeunes filles et garçons, en structurant de nouvelles filières durables telles que le recyclage, les énergies renouvelables, la gestion des forêts et l’hydrogène vert. »
Au total, 84 métiers ont été validés et répartis en 11 filières clés, dont 20 dans l’agriculture durable, 13 dans les énergies renouvelables, 9 dans la valorisation des déchets, et 11 dans l’hydrogène vert. Ce processus, mené par l’Institut national de préparation professionnelle (INPP), a également abouti à la validation d’un Plan national de développement des emplois verts de la République démocratique du Congo (PNDV-RDC).
« Le Chef de l’État a instruit le Gouvernement, à travers le Conseil des ministres, à développer une politique nationale des emplois verts, des outils de la planification écologique et des mécanismes capables d’offrir à la jeunesse des emplois décents à la jeunesse congolaise”, a déclaré Ferdinand Massamba Wa Massamba, Minstre de l’Emploi et Travail.
Donat Bagula, secrétaire général à l’Emploi et Travail, a précisé que « Le plan national de développement des emplois verts de la RDC est conçu comme l’instrument central pour lier la transformation socio-économique rapide de la RDC avec l’impératif de préservation environnementale. L’urgence d’un tel plan est dictée par la double crise, notamment du marché du travail et la pression démographique. Le plan s’inscrit pleinement dans les engagements internationaux du pays. Il s’aligne sur le nouveau cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable 2025. »
Ces travaux, initiés le 21 octobre, ont permis l’élaboration de trois documents fondamentaux : le Répertoire des métiers verts, le PNDV-RDC et le projet d’arrêté interministériel, conférant ainsi une existence juridique aux emplois verts en RDC, une première depuis la création des ministères concernés.
La ministre de l’Environnement, Marie-Niang Ndambo, a insisté sur l’importance cruciale de ces outils pour la COP 30, soulignant qu’ils permettront à la RDC de bénéficier pleinement des financements liés au crédit carbone. « La gestion durable de la forêt est une activité permanente mais qui doit se traduire par les instruments que nous avons pour accompagner cette gestion durable. J’étais à un moment donné très stressée en me disant qu’on ne doit pas aller à la COP sans ces outils parce que ça va être parmi nos résultats à présenter dans le cadre de la CDN, qui est une exigence internationale. Par rapport aux autres pays du bassin du Congo jusqu’ici nous sommes les seuls à avoir doté les pays de ces outils », a-t-elle affirmé.
La formation de 100 000 jeunes, échelonnée sur cinq ans, débutera avec 15 000 participants, dont 5 000 issus de milieux vulnérables. L’INPP pilotera cette initiative, en mettant l’accent sur le renforcement des capacités des formateurs et la création d’un Observatoire des métiers verts.
Cette approche repose sur quatre piliers stratégiques : l’ancrage politique pour accélérer les Objectifs de Développement Durable (ODD), la priorisation des filières vertes à fort impact, le renforcement de l’offre de formation, et la création d’un fonds national d’appui aux emplois verts. Par cette initiative audacieuse, la RDC démontre que la protection de l’environnement et la création d’emplois sont des objectifs complémentaires, essentiels pour un avenir durable.
Albert MUANDA











