Une centaine de chercheurs d’Afrique et d’Europe, des décideurs politiques et des acteurs de la société civile se sont réunis à Libreville, au Gabon, pour un colloque scientifique international. Lancée ce mardi 25 novembre, cette rencontre vise à fédérer et à valoriser les connaissances générées sur la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale.
L’objectif principal du colloque est de rassembler de nouvelles connaissances, d’évaluer leurs implications politiques et de renforcer le réseau qui lie la science, les politiques publiques et les réalités de terrain dans la région. Les travaux s’articuleront autour de 23 thématiques interdisciplinaires, couvrant l’écologie, les sciences sociales et l’économie forestière, en lien avec les axes prioritaires d’analyse développés par l’OFAC.
L’Union européenne a réaffirmé son engagement à soutenir la recherche appliquée. « Nous avons bien compris l’urgence de soutenir la recherche appliquée. C’est à partir de cette vision que nous avons été amenés à assurer le financement de ce programme RESSAC en partenariat avec le CIFOR. La clé de notre succès c’est véritablement cette coopération à la fois régionale et internationale », a souligné l’Ambassadrice de l’UE pour le Gabon, Sao Tomé et la CEEAC, Cécile Abadie.
Pour les organisateurs, cette convergence, notamment entre les programmes RESSAC et OFAC-CE, permettra une meilleure harmonisation des données, une valorisation des connaissances locales et un renforcement du positionnement de l’Afrique dans le dialogue scientifique international sur la durabilité des forêts tropicales.
Le Gabon, pays hôte, se positionne comme une vitrine sous-régionale en matière de gestion durable des forêts et de protection de l’environnement. Le ministre gabonais de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique, Simplice Désiré Mamboula a exprimé sa fierté : « Une telle conférence fait de mon pays le Gabon, une vitrine sous régionale en matière de gestion durable de forêt et de la protection de l’environnement. »
La Représentante pays du CIFOR-ICRAF, Dr. Ann Degrande, a rappelé qu’il était temps d’unir les intelligences pour répondre aux enjeux de l’heure, notamment la problématique de la recherche appliquée pour comprendre les phénomènes climatiques et y apporter des solutions adaptées. Elle a mis en avant le modèle multi-acteurs du programme RESSAC (Recherche appliquée en écologie et en sciences sociales en appui à la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale), financé par l’UE (2022-2025).
« Chaque projet associe université, centres de recherches, ONG, organisations communautaires, les acteurs du secteur privé etc. Cette approche collective garantit que les recherches répondent à des besoins réels et que les résultats soient compris et partagés par les acteurs de terrain », a-t-elle précisé.
L’Ambassadrice de l’UE a insisté sur la capacité de collaboration pour un changement positif : « Nous avons ensemble, la capacité de tisser un réseau de compétences et d’expertise sans précédent pour relever le défi complexe qui impacte l’environnement et les communautés humaines en Afrique centrale. […] nous avons la capacité d’administrer un changement profond et positif de la gestion durable des forêts et du bassin du Congo ».
Le colloque est placé sous la tutelle du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de la République du Gabon, et coorganisé avec le Réseau des établissements d’enseignement supérieur et d’institutions de recherche en Afrique centrale (REESIRAC), le programme RESSAC et le projet OFAC-CE.
En conclusion, le ministre a lancé un appel : « Ensemble, conjuguons nos expertises, notre créativité et notre volonté d’agir. Nous pouvons bâtir une science transformatrice, capable de répondre aux urgences écologiques, économiques et sociales de notre temps. »
Alfredo Prince NTUMBA
