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24 rhinocéros de plus pour le Parc National de la Garamba

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Le Parc de la Garamba situé en République démocratique du Congo a reçu vingt-quatre rhinocéros blancs en provenance de l’Afrique du Sud, ce mardi 9 Décembre 2025. Cette translocation s’inscrit dans la continuité d’un précédent transfert en 2023, qui avait vu le retour de seize rhinocéros blancs à la Garamba, après deux décennies d’absence en RDC.

Ces nouveaux venus ont été présentés à la Presse ce mercredi 10 Décembre 2025, dans le boma du Parc National de la Garamba. C’est l’initiative Rhino Rewild d’African Parks, un projet ambitieux visant à réintroduire plus de 2 000 rhinocéros dans des zones protégées sûres et bien gérées à travers le continent africain. Peter Fearnhead, PDG d’African Parks qualifie ce travail de résultat d’une collaboration extraordinaire.

« Le déplacement de 24 rhinocéros à travers les frontières internationales nécessite des mois de travail acharné, une planification minutieuse et une expertise spécialisée. Bien que des risques subsistent, l’arrivée à bon port de tous les animaux donne à chaque rhinocéros une chance réelle de survivre et de prospérer. » A-t-il déclaré.

A l’en croire, un suivi intensif sera assuré les mois à venir et seront cruciaux pour garantir l’adaptation de ces rhinocéros à leur nouveau foyer à Garamba. « Des équipes de professionnels continueront à surveiller de près les rhinocéros afin de s’assurer qu’ils s’adaptent à leur nouvel environnement et de gérer tout stress lié au déménagement. » A ajouté Peter Fearnhead.

Ce parc offre un habitat idéal pour les rhinocéros blancs. Il renforce encore le rôle du parc en tant que bastion pour les rhinocéros blancs en Afrique centrale, avec la création d’une population reproductrice génétiquement viable. De quoi susciter une vive émotion qui en arrive aux larmes mais donne le courage de poursuivre l’aventure.

« Aujourd’hui je suis plus calme. J’étais très émotif hier. Ils sont arrivés à 20h. Ils ont passés 50 heures dans les cages. Au mois de janvier nous pourrons en ramener encore 32. Pas moyen de dire le chiffre exact mais c’est cher. Il y a la location des avions qui les transporte ; le coût de la ferme qui les loge en Afrique du Sud. » A indiqué Philippe de Coop, Directeur Général et Chef de Site du Parc National de la Garamba.

A l’en croire, la Garamba contribue à créer des conditions favorables au bien-être à long terme de ces animaux. Ce qui renforce la conviction qu’ils sont sur la bonne voie pour assurer l’avenir à long terme de l’espèce dans ce parc et potentiellement dans toute la région. Mais, impossible de conserver sans l’apport de la communauté.

Conserver avec les communautés

« Sans la communauté on ne peut pas y arriver. Nous avons un département du développement communautaire avec 37 personnes qui font un grand nombre d’activités communautaires. Nous essayons et on va le faire de plus en plus avec les communautés pour savoir ce qu’ils souhaitent afin que ça ne soit pas à nous de décider ce qu’il faut faire pour eux par crainte de ne pas choisir ce qui n’est pas bon pour eux. » A souhaité Philippe de Coop. 

A la Responsable du système de formation agricole dans le département de développement communautaire de la Garamba d’ajouter que le parc est en train de développer des activités génératrices de revenus dans la communauté « L’agriculture a pris de l’ampleur avec l’adoption de pratiques durables qui permettent de protéger l’écosystème. Il y a plein d’autres activités que le parc soutien telles que l’éducation et les cliniques médicales mobiles. » A expliqué, Rachel Dzaringa.

Chose qu’a affirmé une bénéficiaire. « Les agronomes nous ont appris à faire les pépinières et le miel. J’ai même un brevet. Nous leur remercions pour cette intelligence. Nous ne pratiquons plus l’agriculture sur brûlis afin de protéger la terre. Nous avons pris la charge de l’apprendre aux autres. » A confié Neema Mboliundele, Relais fermière de Yanguma.

Cependant, d’autres ne bénéficient de rien jusque-là. C’est le cas de Wivine, Coordonnatrice des réseaux des organisations féminines du Haut Uélé. « Nous travaillions dans la transformation mais le projet n’a pas abouti à cause de difficultés financières. Il n’y a pas de moyens pour mener des activités de développement et la vie sociale est dure. Nous nous débrouillons. » A-t-elle confié.

Des propos qui n’ont pas échappés à la Responsable du système de formation agricole dans le département de développement communautaire de la Garamba. « Le parc est entouré de plusieurs domaines de chasse et villages. On a commencé dans les villages où il y a plus de problèmes de déforestation et dégradation des sols. A ce jour nous intervenons dans plus de 100 villages puis nous irons ailleurs. » A expliqué Rachel Dzaringa.

Comme toutes les aires protégées, le Parc de la Garamba a besoin de l’implication de tous pour se développer. « Nous encourageons la cohabitation pacifique entre les populations riveraines et la sensibilisons pour qu’elle s’implique dans les activités agro pastorales. Nous n’arriverons jamais à satisfaire tout le monde, mais nous entretenons la route ; elle peut un tant soit peu améliorer les conditions de vie. Nous travaillons pour que le parc prenne en compte leurs revendications légitimes. » A indiqué le Ministre provincial des Mines et représentant du Gouverneur de la province à cet événement, Didier Meduama.

Une charge que porte également l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) au-delà de la lutte contre le braconnage. Le Deputy Park Manager de l’ICCN Haut Uélé est convaincu que le bénéfice direct c’est d’abord une fierté de retrouver une espèce qui a longtemps disparue ; cet accroissement du nombre de rhinocéros est toute une industrie touristique qui va se développer. D’où la nécessité de collaborer.

« Nous créons une synergie avec toutes les parties prenantes et nous vulgarisons les lois et les documents de gestion auprès de parties prenantes pour qu’elles puissent connaitre ce qui est interdit ou autorisé dans un parc ou domaine de chasse. Lorsqu’il y a des récalcitrants ou des récidivistes, nous avons une équipe technique et des éco gardes qui travaillent en respectant les droits humains. » A éclairé Jean Pierre Jobogo.

Le parc national de la Garamba et géré en partenariat avec l’ICCN et African Parks. Il offre un habitat idéal pour les rhinocéros blancs et bénéficie d’un soutien gouvernemental fort, d’une gestion efficace, d’une sécurité robuste et d’une collaboration et d’un soutien significatifs de la part de la communauté.

Sarah MANGAZA

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