
La République Démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé son engagement sans équivoque pour la préservation de ses vastes tourbières tropicales, écosystème crucial pour la régulation du climat mondial, la biodiversité et la stabilité environnementale. S’exprimant devant une auguste assemblée, en marge de la 7ème session de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement, la Professeure Marie Nyange Ndambo, Ministre de l’Environnement, Développement durable et Nouvelle Économie du Climat, a dévoilé la Stratégie Nationale de Protection et de Gestion Durable des Tourbières du pays.
La Ministre a souligné l’importance capitale de ces zones humides, abritées dans la Cuvette centrale du bassin du Congo. Elles représentent le plus grand ensemble de tourbières tropicales de la planète, couvrant plus de 16 millions d’hectares et stockant un volume colossal de près de 30 milliards de tonnes de carbone. Ce capital naturel est une véritable « assurance-vie climatique » pour l’Afrique et l’humanité.
La stratégie nationale s’articule autour de quatre axes prioritaires pour faire face aux menaces croissantes (déforestation, pressions agricoles non planifiées, exploitation illégale, développement d’infrastructures non durables et effets du changement climatique) :
- Cartographie, recherche et surveillance : Mise en place d’un Observatoire national des tourbières et déploiement d’outils de suivi satellitaire.
- Gouvernance et cadre juridique : Intégration des tourbières dans la future Loi sur l’Environnement et le Code forestier révisé, et instauration d’un moratoire strict sur toute activité industrielle incompatible.
- Préservation par les communautés : Programmes de gestion communautaire des forêts, mécanismes de financement localisés et renforcement des droits d’usage coutumiers.
- Valorisation Durable et Financement Climat : Mise en œuvre d’une économie écologique basée sur la conservation et mobilisation de financements internationaux pour l’agroforesterie durable et l’énergie propre.
La ministre a déclaré : « Notre engagement est clair : la préservation des tourbières n’est pas une option, mais une priorité nationale et un devoir envers les générations futures. »
Progrès et Défis
Parmi les avancées récentes, elle a cité le lancement du premier Programme National Tourbières, la signature d’un partenariat stratégique RDC–Indonésie au sein de l’International Tropical Peatlands Center (ITPC), la validation des cartes préliminaires de la Cuvette Centrale, et l’intégration des tourbières dans la Contribution Déterminée au niveau National (CDN).
Toutefois, la RDC a lancé un appel vibrant à la solidarité internationale, soulignant que la protection des tourbières est un défi global. Le pays fait face à des défis majeurs tels que les pressions socio-économiques, le besoin d’un financement climatique prévisible et équitable, la nécessité d’alternatives énergétiques à grande échelle, et un transfert technologique adapté.
Pour relever ces défis, la ministre a appelé à un financement climat plus juste, proportionnel au rôle régulateur de ses écosystèmes, à des partenariats technologiques renforcés, et à la reconnaissance des tourbières du Congo comme un écosystème particulier nécessitant un financement à la hauteur de son importance.
La RDC invite les Nations Unies, les partenaires techniques et financiers, ainsi que l’ensemble de la communauté internationale à marcher à ses côtés dans cette mission stratégique.
« La RDC joue pleinement son rôle dans la lutte contre le changement climatique. Mais préserver un écosystème aussi vaste exige une solidarité authentique, » a conclu la Professeure Marie Nyange Ndambo.
Alfredo Prince NTUMBA










