
Au total, 800 cas de tuberculose ont été recensés au centre pénitentiaire de Kasapa à Lubumbashi. Cette information alarmante a été divulguée par le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, lors d’un briefing de presse co-animé avec son homologue de la communication et médias, Patrick Muyaya, le mercredi 17 septembre à Kinshasa. La situation préoccupante est désormais sur le bureau du ministère de la santé publique, hygiène et prévoyance. En outre, le ministre a indiqué que 1800 détenus reçoivent actuellement des traitements préventifs.
« Il était essentiel pour moi de constater par moi-même les réalités auxquelles nos compatriotes sont confrontés en détention. La situation à Kasapa est très alarmante. Cette prison, construite avant l’indépendance, abrite aujourd’hui entre 2000 et 2700 détenus. Il est donc impératif de mettre en place un programme d’urgence pour garantir la santé de nos compatriotes en prison. J’ai également souligné aux détenus qu’ils ne doivent pas être considérés comme des personnes envoyées au mouloir. Nous devons nous assurer qu’ils sont réinsérés dans la société », a déclaré le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a évoqué l’ambition du gouvernement d’aller au-delà des préoccupations carcérales. Il a mis en avant la nécessité de renforcer l’état de droit en collaboration avec le Conseil supérieur de la magistrature afin de lutter contre les déserts judiciaires. Cette démarche marque un tournant, car les premières juridictions et prisons du pays ont été établies à une époque où les provinces étaient au nombre de 11.
« Aujourd’hui, nous avons 26 provinces. La création de nouvelles provinces a engendré un manque d’infrastructures. Par exemple, les prisons de district sont désormais considérées comme des prisons provinciales, ce qui fait que la capacité d’accueil ne correspond plus aux besoins actuels. Cela nécessite des réformes, notamment l’adoption de lois pour lutter contre la corruption et améliorer le climat des affaires, tout en veillant à ce que les sociétés minières cessent de commettre des infractions environnementales », a ajouté Patrick Muyaya.
Le ministre d’État a exprimé son indignation après sa visite dans cette région du pays. Il a souligné que les établissements de détention font face à de nombreux problèmes, en plus des maladies, et a appelé le gouvernement central à agir de manière urgente. Guillaume Ngefa Atondoko a décrété une « guerre » contre la corruption dans l’appareil judiciaire et l’impunité des crimes dans l’Est.
« Il existe un grave problème de promiscuité en termes de détention. On y trouve des enfants avec leurs mères, des femmes et des hommes dans des conditions insupportables. Cela nécessite la mise en place d’un programme d’urgence pour résoudre cette question et penser à la réhabilitation des détenus en tant que citoyens prêts à être réinsérés dans la société. Nous devons soutenir le gouvernorat provincial pour renforcer l’administration de la justice sur le territoire. Pour avoir une justice capable de contribuer à l’état de droit, il est essentiel d’allouer des ressources pour éradiquer toute possibilité de corruption, en assurant une rémunération adéquate pour les agents judiciaires », a suggéré le ministre de la Justice.
Signalons qu’après avoir exposé ses priorités pour son ministère, le nouveau garde des sceaux a insisté sur le renforcement de l’État de droit et l’amélioration des infrastructures judiciaires et pénitentiaires. Il a également appelé la population congolaise, militaire ou civile, à se conformer à la législation nationale, car personne n’est au-dessus de la loi. Lors de sa première réunion avec le Conseil suprême, le ministre a pris connaissance des travaux de la commission de discipline du conseil supérieur en magistrature concernant la lutte contre la corruption, précisant que des sanctions avaient été appliquées mais que des améliorations étaient nécessaires dans leur exécution.
Albert MUANDA