La Rainforest Alliance a présenté ICFM (Outil de gestion intégrée des forêts communautaires) et LandScale, des outils développés par ses experts pour mesurer l’impact des acteurs dans la gestion des paysages en République démocratique du Congo. Au cours d’un atelier organisé mercredi 24 septembre 2025 à Kinshasa, cette organisation internationale a dévoilé le document de sa stratégie 2020-2030, pour des chaînes de valeurs durables en RDC, en collaboration avec des partenaires clés de développement.
L’outil de Gestion intégrée des forêts communautaires (ICFM) fait référence à la stratégie de la Rainforest Alliance visant à autonomiser les communautés locales pour qu’elles gèrent de manière durable les forêts et leurs ressources. Cette approche est axée sur le développement des entreprises forestières communautaires, l’amélioration des droits fonciers et de la planification de l’utilisation des terres, ainsi que la mise en œuvre de pratiques de gestion forestière et de restauration durable pour préserver les écosystèmes.
LandScale est quant à lui un outil collaboratif, co-développé par Rainforest Alliance, Verra et Conservation International, conçu pour améliorer la durabilité à l’échelle des paysages en permettant de générer et de communiquer des informations fiables sur la performance des paysages.
« Les outils présentés incluent les standards de certification, tels que le standard d’agriculture durable et celui d’agriculture régénératrice. Nous avons échangé avec les participants sur nos principaux objectifs et méthodologies », a déclaré Nadège Nzoyem, directrice régionale de Rainforest Alliance pour l’Afrique centrale et l’Afrique de l’Ouest.
Ces plateformes en ligne vont aider les entreprises, les gouvernements, les organisations de la société civile et d’autres acteurs à mesurer, gérer et améliorer la santé des écosystèmes et le bien-être humain à l’échelle d’un paysage. Elles fournissent des données holistiques et des outils d’évaluation pour prendre des meilleures décisions concernant l’utilisation des terres.
Avec plus de 30 ans d’expérience dans la transformation durable, Rainforest Alliance s’est engagée, depuis quatre ans, à concevoir des programmes pour promouvoir l’utilisation durable des terres en RDC. Parmi ses projets récents, un partenariat avec la société civile à Monkoto vise à réduire la pression sur le parc national de la Salonga.
« Nous avons développé trois projets, dont un qui crée des micro-entreprises à Monkoto pour améliorer les conditions de vie des habitants. Bien que la mutuelle soit encore en gestation, elle commence à avoir un impact positif sur la population », a précisé Cathy Mboyangawo, présidente de la Société Civile Environnementale et Agro-Rural du Congo (SOCEARUCO).
Cet atelier visait à établir des collaborations pour promouvoir des chaînes de valeurs durables, notamment dans les secteurs du cacao et du café. Il a permis à Rainforest Alliance de renforcer ses partenariats pour le bien-être des producteurs et des communautés.
Antoine Tabu, coordinateur national de l’African Wildlife Foundation, a souligné l’importance d’un soutien accru des bailleurs de fonds et a plaidé pour une meilleure intégration des résultats des initiatives sur le plan national.
« Au niveau du budget national, il y a un manque d’appui. Pour que les communautés puissent accéder aux marchés, il est essentiel que les produits soient écoulés. La distance entre Salonga et Kinshasa complique cette tâche. De plus, d’autres ministères doivent mieux capitaliser nos résultats dans les indicateurs nationaux », a-t-il déclaré.
Rainforest Alliance continue de s’engager pour un monde plus durable, en utilisant les forces sociales et les marchés pour protéger la nature et améliorer la vie des agriculteurs. L’organisation aspire à faciliter des partenariats futurs en RDC, en se concentrant sur des outils innovants comme ICFM et LandScale pour mesurer l’impact des acteurs dans la gestion des paysages.
Albert MUANDA
