
Les membres du consortium scientifique réunissant l’Université Marien Ngouabi, l’Université Libre de Bruxelles, le CIRAD et l’entreprise CIB-Olam Agri se sont retrouvés lors d’un atelier pour évaluer le projet intitulé « Déterminants écologiques et génétiques de la qualité du bois de quelques essences exploitées en République du Congo », qui est arrivé à son terme. Ce projet visait à améliorer la compréhension des facteurs écologiques et génétiques influençant la qualité du bois tout en renforçant les capacités locales par la formation de trois étudiants de master. L’ouverture du séminaire présentant les conclusions de ce projet a eu lieu le lundi 29 septembre à Brazzaville, Congo.
« Les résultats obtenus sont riches d’enseignements. Ils soulignent l’importance de considérer à la fois la diversité écologique des milieux et la variabilité génétique des essences pour améliorer la valorisation industrielle du bois et garantir une exploitation durable. Ce projet dépasse le cadre scientifique. Je suis convaincu que les échanges durant ces deux jours seront fructueux et consolideront nos partenariats scientifiques et institutionnels pour d’autres projets à venir », a déclaré Parisse Akouango, le président de l’Université Marien Ngouabi,
Selon les scientifiques présents à cet atelier, le projet en phase de clôture est le fruit d’un partenariat scientifique basé sur une approche multidisciplinaire alliant écologie, génétique et qualité du bois. Il a permis d’approfondir la compréhension de certaines essences majeures pour l’économie forestière nationale, à savoir l’Ayous, le Limba et le Padu.
« Nous avons constaté que, pour une même espèce, il existe parfois des différences notables. Nous nous sommes demandés ce qui pouvait justifier ces variations de qualité : est-ce le milieu de vie ou le patrimoine génétique ? C’est pourquoi nous avons initié cette étude. Les travaux de terrain sont désormais terminés et la rédaction des rapports a commencé. La Suisse a déjà observé que, pour certaines espèces, l’influence du milieu est significative, tandis que pour d’autres, cela semble moins marqué, suggérant une importance du patrimoine génétique. Nous continuerons à exploiter et valoriser ces résultats, tant pour notre bénéfice que pour les partager lors de rencontres internationales », a expliqué le professeur Joël Loumeto.
Financé par le CIFOR-ICRAF, ce projet a également contribué à la formation de jeunes étudiants congolais, un acquis précieux pour ces chercheurs africains. Les différents représentants des pays membres ont deux jours pour évaluer la mise en œuvre dudit projet et formuler des recommandations pour la valorisation des acquis.
« Les participants discuteront des perspectives de mise en œuvre des résultats, notamment en matière de politiques, de gestion forestière et de sélection génétique. Ils accueilleront également les avis et suggestions des parties prenantes afin d’élaborer une feuille de route pour les actions post-projet, incluant la recherche, la vulgarisation et le plaidoyer pour le financement », peut-on lire dans le communiqué.
Le bois représente un secteur stratégique pour le développement socio-économique de la République du Congo et de la sous-région. Une connaissance approfondie des déterminants écologiques et génétiques ouvre de nouvelles perspectives pour la gestion durable des ressources forestières et le renforcement de la filière bois. Les résultats des assises du 29 au 30 septembre 2025 à Brazzaville devraient fournir de nouvelles bases scientifiques pour la gestion forestière durable, intégrant à la fois la diversité écologique des milieux et le potentiel évolutif des essences ligneuses exploitées.
Albert MUANDA