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Les notables de Bolomba exigent la saisie conservatoire de 3 mille mètres cubes de bois des entreprises chinoises

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Une cargaison d’environ 3 300 mètres cubes de bois d’œuvre en provenance du territoire de Bolomba, dans la province de l’Équateur a accosté ce vendredi 06 septembre au port du Général à Maluku.  Pour les notables de ce territoire ayant fait le déplacement de Kinshasa, il s’agit du bois illégal coupé par les deux entreprises chinoises, COKIBAFODE et SCIFOR. Ils exigent urgemment la saisie conservatoire de cette cargaison, par les services compétents à cause de multiples irrégularités et illégalités prouvées. Ils ont fait cette déclaration, ce samedi 07, à Kinshasa.

« Il s’agit du bateau MB SCIBOIS II qui a ramené ici à Kinshasa, plus de 900 grumes de bois coupés dans les villages de Elema et Likutu dans les groupements de Bonianga et Lingoyi, là où ces deux entreprises n’ont plus le droit d’exploitation. Ces chinois ont exploité ce bois sans aucun permis de coupe. C’est du bois illégal. Nous exigeons la saisie de cette cargaison avant qu’elle ne disparaisse dans la nature », a confié Sylvain Boteleo, avocat de la communauté de Bolomba. 

Les notables reprochent à ces entreprises chinoises, une exploitation illégale de la ressource, sans aucun respect des normes légales. En plus d’exploiter dans les assiettes de coupe non identifiées conformément au Code forestier, ces entreprises chinoises n’ont pas respecté les exigences notamment le diamètre de coupe, les espèces déclarées, mais surtout les engagements pris avec les communautés à travers les clauses sociales du cahier de charges. Les notables exigent que ce qui est dû aux communautés par les deux entreprises chinoises soit payé et envoyé aux communautés.

« La DGF (Direction générale des forêts), nous a confirmé que ces entreprises avaient introduit une demande de permis. Mais, aucun permis ne leur avait été délivré pour couper dans ces groupements. Avec quels permis de coupe ont-elles exploité ces milliers de mètres cubes de bois. En plus, ils ont déclaré 1700 m3 et pourtant c’est plus de 3 000 m3. Donc un manque à gagner non seulement pour les communautés, mais aussi pour l’Etat congolais », a déploré l’avocat.  

Dans cette situation confuse, les notables indexent le gouverneur de la province de l’Équateur, et les services judiciaires, de se comporter en parrains de la mafia qui décime les forêts du territoire, sans que les communautés locales et les peuples autochtones n’en tirent réellement profit

« En 2020, nous avons signé un cahier des charges avec ces entreprises chinoises. Elles s’étaient engagées à construire une école, un centre de santé à Elema, Linogyo et Bokolongo. Et un pavillon au Centre hospitalier de référence de Djowa centre. De ceci, rien n’a été fait. Mais, quand les communautés veulent manifester contre les chinois, c’est notre gouverneur Bobo Boloko Bolumbu qui intervient comme leur bouclier. Donc, c’est lui qui bouffe l’argent des communautés », a informé Bob Mbilo Efolote, ayant-droit.

« Les chinois ont exploité nos forêts même à la lisière de nos villages. A Bolenge, ils ont laissé des trous un peu partout, et deux enfants sont tombés dedans et y sont morts », a déclaré Félix Bongelemba, notable de Bolenge et Etabo.

Outre la coupe illégale du bois, les notables de Bolomba dénoncent également l’usage sans contrepartie du port privé de Loolo utilisé par ces entreprises chinoises pour évacuer leur bois.

« On a aucun contrat avec les chinois. Ils exploitent ce port sans aucun contrat avec moi, le gestionnaire et ayant-droit. Avec la communauté, nous avions pris la décision de bloquer leur bateau. Mais, le gouverneur Bobo a envoyé les militaires pour le libérer, en intimidant et en arrêtant certains membres de la communauté », a renchéri Monsieur Bongelemba.

Par ailleurs, les notables invitent la ministre d’Etat à l’Environnement, Eve Bazaiba à se saisir de ce dossier afin que les communautés victimes de la barbarie des chinois, rentrent dans leurs droits les plus légitimes. Faute de quoi, ils comptent mobiliser les communautés locales et peuples autochtones victimes, de se prendre en change face à la barbarie des entreprises chinoises sur le terrain.

Alfredo Prince NTUMBA 

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