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L’OGF étale les obstacles de la surveillance des forêts en RDC

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L’Observatoire de la Gouvernance Forestière (OGF), en collaboration avec le World Ressources Institute (WRI), a organisé un atelier national sur la capitalisation de l’action de l’Observation Indépendante (OI) et de l’Open Timber Portal (OTP) comme catalyseurs de la préservation des forêts de la République Démocratique du Congo. Ces travaux ont réuni les représentants de l’administration forestière, la société civile, le secteur privé et les partenaires techniques et financiers, pour faire le point sur les résultats obtenus et identifier les perspectives futures du mécanisme d’OI en RDC, ce vendredi 31 octobre 2025 à Kinshasa.

L’objectif de ces assises est l’améliorer de la collaboration entre les observateurs indépendants et les entreprises forestières. Tout est parti d’un constat selon lequel la plupart des entreprises forestières ne maitrisent pas les textes de loi. C’est ici la nécessité d’une vulgarisation de ces textes ainsi que la sensibilisation sur le rôle d’un observateur indépendant dans les forêts.

Le Coordonnateur de l’OGF, a, en présentant l’historique de l’organisation, relevé des failles qui ne facilitent pas la tâche aux Observateurs Indépendants. « La loi actuelle ne prend pas clairement en compte la question de l’OI. Dans l’arrêté de l’observatoire des forêts, nous aimerions avoir clairement les dispositions de l’OI. » A indiqué Serge Bondo.

Les participants ont formulés quelques recommandations, dont l’octroi des Ordres de mission permanents ; une collaboration franche avec l’administration en vue de réviser certains textes à défaut de les harmoniser, tels que le contrôle d’unités forestières artisanales qui n’existent pas encore mais qu’on retrouve dans les territoires de Bikoro, Ingende et Bolomba de la province de l’Equateur; privilégier la recherche et la formation professionnelle dans l’OI car les Universités n’apprennent pas ces outils et revoir les montants de perdiem des observateurs afin de leur permettre de rester à l’abris de la corruption.

« Nous aimerions travailler en synergie avec les ministères de l’aménagement du territoire, de l’Intérieur et de Défense pour comprendre comment les concessions sont attribuées sur le terrain. Nous pouvons tester des missions conjointes avec les ministères et, se concerter avant toute mission sur terrain pourrait améliorer la transparence. » A déclaré le Coordonnateur de l’OGF.

Avec son rôle, entre autres, de renforcer la transparence et la redevabilité dans le secteur forestier, produire et diffuser des informations vérifiées et exploitables sur les pratiques d’exploitation forestière, l’OI combine ses efforts avec ceux de l’OTP pour créer une gouvernance forestière participative, basée sur les évidences, le dialogue et la responsabilité partagée.

« La gestion durable des forêts repose sur un pilier important, la transparence. Elle suscite la confiance entre tous les acteurs du secteur. A travers des outils tels que l’OTP, le WRI s’efforce de rendre l’information sur la légalité et la traçabilité du bois plus accessible et plus fiable mais également plus utile pour la prise de décision car l’OTP renforce la responsabilité des acteurs et encourage des pratiques commerciales plus durables et équitables. » A indiqué Bora Masumbuko, Directrice-Pays de WRI-RDC.

Mais, il existe un critère pour l’octroi des financements d’observation. « Dans le jargon value for money, il y a 3 E: Efficacité, Efficience et Economie. Nous nous rassurons que le projet contient les indicateurs SMART et les théories de changement, du suivi évaluation et audit financier, redevabilité et efficacité en terme de livrables du projet, car beaucoup de projets se font mais après il n’y a pas de résultats. Nous évaluons où mettre un accent particulier. » A expliqué le Dr Jim Djontu, Chargé de la Gouvernance à EFI (Institut Européen des Forêts).

L’Observation indépendante, terrain de défis

L’OI constitue un mécanisme de redevabilité qui permet de documenter de manière objective les pratiques sur le terrain, signaler les irrégularités et encourager l’application effective de la législation forestière. Cependant, les Observateurs ont des lourds défis à relever pour atteindre leurs objectifs. Les participants étaient unanimes sur les défis financiers qui ne permettent pas d’effectuer un travail détaillé.

« Nous avons effectué près de vingt mission dans la période de 2021-2025. Les défis sont énormes : La limite de la loi actuelle à opérationnaliser l’OI mandaté, le trafic d’influence des autorités, le manque de moyens financiers conséquents et l’instabilité des exploitants. Il est important de travailler avec d’autres acteurs. La société civile seule ne peut réussir tant qu’il n’y a pas de volonté politique. Il y a également la problématique des lieux de coupe. » A martelé Serge Bondo.

Après la présentation d’un rapport de terrain de l’OGF, le Coordonnateur a confié que les Procès-Verbaux (PV) élaborés par les OPJ ne sont pas pas conformes à la loi et ces derniers présentent des documents qui n’ont rien à voir avec le contrôle forestier ni l’ordre des permis. Mais grâce aux rapports des OI, il existe au fil des années une amélioration dans le contrôle forestier, notamment l’élaboration des PV, le contrôle des contentieux, qui constituent un apport considérable dans l’amélioration du contrôle forestier.

« Depuis le lancement de la revue des titres, nous n’avons pas accès aux données officielles détenues par les administrations publiques, malgré le fait que nous ayons un protocole d’accord qui donne le droit à l’OI d’accéder aux informations détenues par les administrations. Cette pratique est considérée comme une obstruction à l’accès à l’information officielle. Il y a aussi les contraintes logistiques, sécuritaires et celles liées aux infrastructures. » A ajouté Gabriel Mola Motya, Président de la FIB (Fédération des Industriels du Bois).

WRI réitère donc son engagement à accompagner la protection des forêts. « Nous réitérons notre engagement à poursuivre notre appui aux pays, en collaboration avec les partenaires techniques et financiers, dans ses efforts pour la production d’outils, et de données, et la promotion d’approches pour la gestion et la bonne gouvernance des ressources naturelles de la RDC. » A rassuré Bora Masumbuko.

Sarah MANGAZA

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