Non classé - undefined

En RDC, une analyse d’Earth Insight révèle l’empiètement des blocs pétroliers sur les aires protégées et zones vitales

Featured Image

Le gouvernement congolais a mis en vente 52 nouveaux blocs pétroliers, en plus de 3 déjà attribués, totalisant ainsi 124 millions d’hectares. Malgré les assurances officielles, une analyse indépendante publiée le vendredi 20 juin par l’ONG Earth Insight révèle que ces blocs empiètent massivement sur les aires protégées et des zones écologiquement vitales, telles que le Couloir Vert Kivu-Kinshasa, pourtant présenté comme un projet écologique phare.

L’analyse de Earth Insight souligne des chiffres alarmants : 8,3 millions d’hectares de blocs pétroliers se trouvent dans des aires protégées, 72 % du Couloir Vert est menacé, et 66,8 millions d’hectares (soit 64 % des forêts intactes restantes de la RDC) ainsi que 63 % des forêts communautaires sont inclus dans ces concessions. De plus, 39 millions de personnes vivent dans les zones couvertes par ces blocs, sans avoir été consultées, ni informées préalablement.

« Nous demandons l’arrêt immédiat de tous les projets fossiles en République Démocratique du Congo », a exigé Pascal Mirindi, coordinateur de la campagne « Notre Terre Sans Pétrole. « Il est temps d’écouter les voix des communautés affectées, qui refusent de devenir des zones de sacrifice »

Pour manifester sa désapprobation à ce projet jugé controversé, la société civile congolaise a lancé un appel mondial cette semaine, menant à plus de cinquante actions en RDC, en Afrique et à l’international, pour s’opposer à la relance pétrolière et gazière en République Démocratique du Congo. Cette mobilisation d’envergure alerte sur les menaces graves que l’expansion de l’industrie fossile fait peser sur des millions de vies, les forêts intactes du bassin du Congo et l’un des plus grands puits de carbone de la planète.

« La relance des appels d’offres, les accords bilatéraux secrets et le contournement des processus démocratiques témoignent d’une stratégie fossile destructrice », indique le communiqué de ces organisations, dénonçant la responsabilité irresponsable du gouvernement congolais, qui privilégie le développement pétrolier et gazier au mépris des droits des communautés, des engagements climatiques et des limites écologiques du pays.

selon ce même communiqué, la Cuvette centrale, au cœur de cette offensive pétrolière, abrite le plus grand système de tourbières tropicales du monde, stockant environ 30 gigatonnes de carbone, l’équivalent de trois années d’émissions mondiales de CO₂. Toute activité pétrolière dans cette région fragile risquerait de libérer des volumes massifs de gaz à effet de serre, aggravant de manière irréversible la crise climatique mondiale.

La Coalition « Notre Terre Sans Pétrole » soutient par ailleurs que l’initiative de la RDC de relancer son projet d’exploration et exploitation pétrolière est tacitement soutenue par plusieurs multinationales notamment la société PERENCO qui a été de nouveau mise en cause le samedi 21 juin par un rapport accablant de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, confirmant des pollutions graves, la militarisation des zones forestières et la dégradation des conditions de vie des communautés à Muanda. A elle, s’ajoutent également TRAFIGURA, et TOTALENERGIES.

Alfredo Prince NTUMBA

ils nous ont fait confiance

AFDAFDGIZHirondelleSNELWWF