
Du 18 au 20 juin, l’Initiative interreligieuse pour les forêts tropicales en République démocratique du Congo (IRI RDC) a mené une exploration approfondie de la forêt de Luki, un écosystème crucial de la biodiversité situé dans la province du Kongo Central. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la campagne « Pas d’eau, pas de forêt, pas de forêt, pas d’avenir », visant à renforcer les connaissances pratiques des participants sur la protection des forêts tropicales.
Le Révérend Matthieu Yela, facilitateur national de l’IRI-RDC, a souligné l’importance de cette immersion. « Après avoir formé les leaders religieux sur des thèmes tels que la théologie de la création, la pollution de l’eau, les changements climatiques, la déforestation et les tourbières, ainsi que l’utilisation d’outils comme les satellites et les drones, cette étape à Luki leur a permis de tirer leurs propres conclusions. L’impact de la sensibilisation par les pasteurs, les imams et les professionnels des médias sera considérable », a-t-il précisé.
Cette expérience éducative a été conçue pour offrir aux participants des connaissances approfondies grâce à des discussions directes avec des chercheurs. Les sujets abordés comprenaient le changement climatique, les droits des peuples autochtones, le reboisement et la restauration de la biodiversité.
La Révérende Thérèse Bimpa, coordinatrice du réseau des femmes du Conseil National des Religions pour la Paix, a exprimé son engagement : « Nous avons constaté une dégradation alarmante de notre biodiversité et la disparition d’espèces rares. En tant que pasteur, je m’engage à intégrer la question de la biodiversité dans mes prêches, mes enseignements et mes formations, de l’école du dimanche aux cultes, en passant par les groupes de jeunes et de femmes. »
Les intervenants ont dialogué avec les participants sur l’impact de la déforestation sur la santé humaine, les dynamiques économiques des communautés autochtones et la perte d’espèces emblématiques. La sensibilisation à la préservation des ressources naturelles a été renforcée par l’utilisation de contes et de fables. « Je forme des élèves depuis longtemps via le programme SOS Planète Congo, qui vise à sensibiliser le public pour prévenir le pire. Nous voulons préserver nos forêts pour le bien-être de nos enfants. La réserve de Luki, par exemple, abrite encore des essences forestières et des espèces animales rares comme les chimpanzés à face claire », a expliqué Eugénie Basola, formatrice du programme SOS Planète Congo.
Un partenariat interreligieux pour l’environnement

L’IRI RDC est un partenariat multiconfessionnel et intersectoriel, coprésidé par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), en lien étroit avec le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE). Cette mission sur le terrain a également été l’occasion de lancer un appel à la responsabilité collective en matière d’environnement.
« Durant ces trois jours, nous avons été mis à jour sur des notions essentielles de protection de nos forêts tropicales. Ce que j’en retiens, c’est l’interdépendance fondamentale entre la nature et l’homme. La forêt est le refuge des pollinisateurs, indispensables à la croissance des fruits et des légumineuses. Il est impératif que nous fassions notre part pour continuer à bénéficier de bonnes récoltes qui résoudront nos problèmes sociaux et économiques », a déclaré Jonas Kabongo, chef religieux de la Foi Mondiale Baha’ie.
La réserve de biosphère de Luki, couvrant 32 800 ha, est l’une des trois réserves de biosphère reconnues par l’UNESCO en RDC. Elle est divisée en une zone centrale à interférence humaine minimale et une zone dédiée à la recherche, la formation, l’éducation et le tourisme. Créée en 1937, elle abrite une forêt subéquatoriale primaire, entourée de forêts secondaires, de savanes et d’exploitations agroforestières. Cet espace vert symbolise la richesse naturelle du pays et l’importance de sa préservation dans cette province forestière de la République démocratique du Congo.
Albert MUANDA