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De l’extinction à la prospérité, le succès de la reproduction des girafes congolaises à Garamba

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D’un effectif critique de seulement 22 individus en 2012, les girafes congolaises ont miraculeusement échappé à l’extinction. Aujourd’hui, le Parc national de la Garamba abrite une population florissante de plus d’une centaine de girafes, toutes issues de cette sous-espèce unique et entièrement congolaise vivant à l’état sauvage. Cette renaissance a été saluée par l’ICCN et ses partenaires lors de la Journée internationale des Girafes, le 21 juin, célébrant ainsi le succès des efforts de conservation qui ont permis de sauver cette espèce emblématique d’une disparition certaine.

« Il y a eu une sécurisation régionale et une stratégie d’application de la loi qui a permis de réduire la pression sur la population des girafes. On a réduit le braconnage sur cette espèce spécifique, ce qui a permis à celle-ci de se multiplier. On observe une croissance annuelle de 10% depuis plusieurs années. C’est très encourageant », s’est félicité Davy Fonteyn, responsable de fonds et du reporting au Parc national de la Garamba.

Créé en 1938, le Parc national de la Garamba, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, abritait autrefois des milliers de girafes. Cependant, au fil des décennies, le braconnage, l’instabilité et l’isolement génétique ont entraîné une réduction drastique de leur population.

Malgré les succès actuels, de nombreux défis subsistent pour assurer la prospérité de cette espèce. Parmi ceux-ci figurent les risques de consanguinité, qui, selon plusieurs experts, peuvent avoir des conséquences néfastes. En partenariat avec la Fondation de conservation des girafes, African Parks, qui cogère le parc avec l’ICCN, mène des études approfondies sur ce risque de consanguinité.

« Les dernières estimations annuelles d’avril 2024 à mars 2025, démontrent que le parc abrite 105 girafes. Avec deux grandes populations entre le Parc national de la Garamba et le Domaine de chasse de Gangala na Bodio. C’est surtout ces groupes là qu’on étudie pour le risque de consanguinité », a révélé Monsieur Fonteyn.

L’implication communautaire, clé du succès de la conservation à Garamba

Le Parc national de la Garamba attribue une part significative de son succès actuel en matière de conservation à la collaboration étroite avec les communautés locales. Des enquêtes menées auprès de ces populations révèlent une perception positive de la conservation et des bénéfices tangibles tirés des projets en cours, ce qui se traduit par une amélioration constante de la qualité de la conservation.

Davy Fonteyn a cependant souligné un point négatif, « Le seul bémol, c’est l’augmentation des conflits Homme-Faune. Mais cela ne concerne pas cette espèce », précisant que les girafes ne sont pas impliquées dans ces incidents.

Des perspectives prometteuses pour les girafes congolaises

©photo équipe du monitoring du Parc National de la Garamba.

Afin d’assurer la pérennité des girafes congolaises, le Parc national de la Garamba a mis en place depuis plusieurs années un programme de monitoring personnalisé. Cette approche unique permet d’acquérir des connaissances précises sur l’espèce. Parallèlement, une méthode d’inventaire systématique innovante est en cours de développement sur le site pour suivre les girafes, garantir leur croissance et leur survie à long terme.

Les résultats de cet inventaire, combinés aux analyses génétiques et aux études de consanguinité, détermineront la nécessité de renforcer la diversité génétique de l’espèce par la réintroduction de nouveaux individus provenant d’autres régions.Les girafes congolaises, en particulier dans le Parc national de la Garamba, sont confrontées à plusieurs menaces. Le changement climatique et la chasse non durable, notamment le piégeage, sont des défis majeurs. De plus, le manque d’autres espèces d’herbivores affecte la disponibilité des ressources alimentaires et l’équilibre écologique, essentiels à leur survie.

Pour contrer ces menaces, Davy Fonteyn a souligné l’importance d’une gestion active de l’habitat, incluant la gestion par le feu et la réintroduction de grands herbivores, comme ce fut le cas récemment avec les rhinocéros.

Ces efforts de conservation sont rendus possibles grâce aux partenariats entre le Parc national de la Garamba et ses partenaires, dont l’Union européenne.

Alfredo Prince NTUMBA

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