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Virunga Energies vante sa contribution au développement socio-économique des communautés du Nord-Kivu

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Virunga énergies entend produire 105 Mw d’hydro électricité autour du parc national des Virunga. Cela, grâce aux rivières qui prennent leurs sources ou qui se jettent dans le parc. Ceci a été révélé au cours de la présentation des actions de Virunga Energies lors d’un Side Event organisé par l’Union européenne, le 3 juin 2024, à travers son programme Alliance pour le Développement Durable en République démocratique du Congo (ADD).  C’était en marge de la 20e réunion des parties du Partenariat pour les Forêts du Bassin du Congo tenue du 3 au 5 juin 2024 à Kinshasa.

« Nous avons déjà développé 3 centrales hydro électriques et la 4e est en cours. C’est celle de Rwanguba qui va être de 28 Mw. Le conditionnement des machines va intervenir d’ici la fin de l’année. La première centrale à être mise en place est celle de Muntwanga, un site pilote aménagé avec 1,5Mw ; la 2e centrale c’est Matebe avec 13,1 Mw ; la 3e centrale est de Luiro, située à 70 km, au sud-ouest de Butembo. Pour développer ces centrales, nous avons fait l’intégration verticale. C’est-à-dire, nous produisons, transportons et distribuons cette énergie nous-mêmes. Et, nous ne sommes pas interconnectés avec la SNEL. La demande est très forte. » A expliqué le Directeur Général de Virunga Energies, Ephrem Balole.

C’est une stratégie de sortie de crise conçue par l’UE afin d’aider le parc de Virunga à voler de ses propres ailes. En cas de manque de subvention extérieure, il pourra se subventionner seul. « Nous développons une stratégie de financement durable mais nous n’avons pas encore atteint le niveau de financer les charges d’exploitation du parc. Cela a été possible grâce au partenariat public-privé entre l’ICCN et le Virunga. C’est un PPP de 25 ans qui a commencé vers 2015 et va s’arrêter en 2040. Dans ce PPP, l’ICCN nous a donné 2 missions principales. Nous livrons 12 Mw et la SNEL en livre 5 à 6 sur la ville de Goma. De ce fait, nous sommes le principal fournisseur de l’Énergie de la ville. Quand on prend le nombre de clients abonnés à la Socode par exemple, c’est 10 000 ; nous c’est 27 356 pour l’instant et Nuru en a autour de 2 000. La demande est encore très forte. L’objectif de ces centrales c’est d’apporter des solutions mais en même temps, c’est pour le financement durable du parc national de Virunga. » A ajouté Ephrem Balole.

Selon le DG de Virunga Energies, la 1ère mission de conservation offerte à son organisation par l’ICCN consiste à refaire le parc mais en tenant compte du fait que c’est un patrimoine mondial. Sur ce, il y a des indicateurs internationaux à suivre. Pour y parvenir, le parc s’est résolu de recruter pour rajeunir le corps des gardes pour la surveillance, la protection des limites ainsi que des rapports sur la faune et la flore ; la 2e mission est celle du développement économique et social des communautés qui vivent autour du parc. Un grand pas avait déjà été franchi à Rutshuru mais la guerre est un grand frein à l’évolution de leurs activités.

Avancer à tout prix malgré les défis

« En ce qui concerne la transformation, une petite usine était déjà installée à Rutshuru mais elle a été détruite. Dans le domaine de l’entrepreneuriat, nous avons appuyé la transformation agricole, et des petites entreprises ont été créées. Mais, elles ont été détruites également. Nous réfléchissons sur comment refaire la filière du blé. Nous avions aussi des moulins. Et, grâce à la filière de blé dans le Lubero, les paysans ont maintenant des revenus moyens. Avant s’était trop bas. Produire 2 tonnes de blé fait gagner au moins 1 300 dollars américains. Quant à la filière de manioc en association avec les haricots pouvait faire gagner entre 1 300 et 1 500 dollars. Mais, il n’y pas moyen de l’envoyer à Goma faute de route. Par conséquent, ils produisent sans écouler leur marchandise. Les revenus sont encore plus élevés pour le cacao et l’huile de palme. » A indiqué Ephrem Balole.

Vu les potentialités que possède le parc de Virunga, il aurait été possible d’améliorer les conditions de vie de ces populations qui vivent autour de ce paysage s’il n’y avait pas toutes ces guerres. L’avancée rapide des rebelles au Nord-Kivu est en train de casser l’élan que prenait le parc de Virunga pour se développer. Et, si cette rébellion atteint Kanyabayonga, territoire situé à 200 km seulement de Virunga, les militaires pourraient se replier et se réfugier dans le parc. Cela pourra détruire encore une fois les filières. Par conséquent, le Virunga continuera à tourner à rond ; avançant en reculant. Pourtant, ce parc a un atout touristique important susceptible de faire survivre la population du Nord-Kivu en particulier et celle du pays en général.

Notons que Virunga énergies est un programme de l’Alliance Virunga, un projet de développement socio-culturel conçu par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), dans le Parc national des Virunga. Ce programme est porté par le gouvernement provincial du Nord-Kivu. Il fait partie des plans prioritaires de PIB de la province du Nord-Kivu. Il est fondé sur 3 piliers à savoir : le tourisme qui ne fonctionne pas pour le moment malheureusement, à cause de toutes ces attaques des rebelles ; le 2e pilier repose sur l’énergie et le 3e c’est l’agriculture. Tous ces piliers ont une relation évidente avec le parc. 

Sarah MANGAZA

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